Gwendoline Delbos-Corfield sur la situation de l’État de droit à Malte.
Lundi 17 octobre, Gwendoline Delbos-Corfield est intervenue sur la situation de l’État de droit à Malte.
Son intervention ⬇️
« Daphne Caruana Galizia a été assassinée il y a 5 ans et hier, pour l’anniversaire de sa mort, tout le monde semblait vouloir honorer sa vie. Mais avons-nous vraiment le droit de le faire ?
La vérité est que cette histoire est laide et sale et qu’elle a laissé une tache indélébile sur la démocratie et la société maltaise et sur l’héritage de ce gouvernement.
C’est aussi une histoire infiniment triste car elle a révélé l’état, le véritable état, de la démocratie et de la liberté de la presse dans toute l’Union européenne.
Et, pire encore, c’est une histoire sans fin. Parce que, depuis la mort tragique de Daphne Caruana Galizia, d’autres journalistes ont été assassiné·e·s dans d’autres États membres et beaucoup d’autres encore ont reçu des menaces.
Le contexte est toujours le même. De courageux journalistes enquêtent sur des cas de corruption liés à des membres du gouvernement. Bâtiment, transport maritime, énergie, visas dorés… Le point commun
derrière ces attaques, c’est toujours le lien entre des organisations criminelles, des personnalités politiques et la corruption.
Et qu’est-ce qui a été fait pour aider les journalistes ? Voyons voir. À Malte, l’enquête de police a été bloquée et la loi pour protéger les journalistes n’est toujours pas en place. Et dans le reste de l’Europe ? Je n’ai jamais rencontré de journalistes qui avaient si peur qu’en Grèce. En France, vous pouvez finir en garde-à-vue pour avoir simplement couvert une manifestation. En Pologne et en Hongrie, on peut vous espionner comme au temps de la Stasi. La liberté de la presse n’est pas bonne en Europe. »
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