Gwendoline Delbos-Corfield sur le droit d’initiative du Parlement européen
Mercredi 8 juin, Gwendoline Delbos-Corfield est intervenue sur le droit d’initiative du Parlement européen;
Son intervention ⬇️
« Le Parlement européen doit être reconnu comme colégislateur. Le quasi monopole
de la Commission sur le législatif est délétère pour notre démocratie et parfaitement injustifiable
à cette étape de notre histoire européenne. L’Union européenne reste une démocratie immature et c’est, notamment, du fait de ce déficit démocratique-là.
Le Parlement européen n’est pas encore un véritable Parlement. Il doit le devenir, devenir une chambre d’élaboration de la loi et plus seulement un lieu de débat qui influence la loi. Et, dès maintenant, nous devons aussi amender l’accord-cadre de 2010 sur les relations entre le Parlement européen et la Commission européenne pour tenir la présidente de la Commission comptable. Comptable de son engagement solennel à mieux travailler avec notre institution représentative.
Ça a été rappelé, les citoyennes et les citoyens investis dans la Conférence sur l’avenir de l’Europe ont demandé des institutions plus efficaces et plus démocratiques. Et ce Parlement élu saurait répondre aux besoins et aux demandes de la société. Par exemple, le Parlement voulait ajouter les crimes basés sur le genre dans la liste des eurocrimes. Et ce n’est pas par hasard. C’est parce que c’est une nécessité pour aider nos pays à être plus féministes et à prendre en compte la souffrance de plus de la moitié de la population. Et même si, dans les affaires constitutionnelles, je suis souvent seule, avec quelques collègues femmes, nous comptons quand même.
Enfin, c’est aussi ce Parlement qui défend le mieux les droits et les libertés des citoyennes et des citoyens. C’est ce Parlement qui a fait preuve de courage politique et de persévérance pour compenser l’inaction du Conseil et de la Commission en matière d’État de droit. Ce Parlement qui a initié l’article 7(1) contre le gouvernement hongrois et fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire progresser la procédure avec l’implication des cinq groupes les plus démocrates.
Et, aujourd’hui, avec un droit réel d’initiative, le Parlement européen pourrait activer l’article 7(2) et mettre des sanctions sur la table. »
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