La guerre en Ukraine est une triste opportunité pour mettre fin à la spéculation sur l’alimentation
En 2014, l’Union européenne a adopté la Directive sur les marchés d’instruments financiers (MiFiD). L’objectif de cette directive est, entre autres, d’établir un cadre pour réguler la spéculation sur les marchés des matières premières notamment agricoles. Suite à une révision partielle pendant le COVID, la Commission a proposé un acte délégué fixant la méthodologie de calcul des limites de position, l’outil principal de régulation de la spéculation. Le groupe Verts-ALE s’oppose à cet acte délégué qui ne fixe pas des limites suffisamment efficaces.
Benoît Biteau, vice-président de la commission de l’Agriculture, rapporteur fictif du groupe Verts-ALE sur la sécurité alimentaire des pays en développement, réagit :
“Chaque pourcent d’augmentation du prix de l’alimentation plonge des dizaines de millions de personnes dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire. La situation est dramatique. De l’autre côté, il apparaît de plus en plus clairement que la flambée des prix alimentaires a été entretenue et amplifiée par la spéculation abusive. Entre les profits et les gens il va falloir que l’Union européenne choisisse.
Je déplore que les groupes Renew Europe et PPE aient bloqué cette objection. Lutter contre la spéculation, c’est lutter contre la faim. La sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes mérite bien de se débarrasser de ses œillères idéologiques et de faire preuve d’un peu de pragmatisme. Heureusement, le travail contre les profiteurs de guerre ne fait que commencer et se poursuivra en septembre avec la révision de MIFID/MIFIR.”
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