La Hongrie quitte la CPI : une réaction de l’UE insuffisante

22 mai 2025

Le 14 avril 2025, j’ai écrit à Kaja Kallas, Haute représentante de l’Union européenne, pour exprimer mes vives inquiétudes face à l’intention de la Hongrie de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), en abandonnant le Statut de Rome.
J’ai souligné que cette décision allait à l’encontre de la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, qui soutient fermement la CPI.
Dans ma lettre, j’ai également appelé Mme Kallas à adopter une position claire et ferme, en précisant les actions que l’UE envisagerait pour répondre à cette situation.

Dans sa réponse, Mme Kallas a exprimé son regret face à la décision de la Hongrie, mais ses propos demeurent étonnamment mesurés au regard de la gravité de l’acte.  Bien que l’UE évalue les implications juridiques de ce retrait, la réponse manque de fermeté nécessaire pour montrer que l’UE prend réellement la mesure de l’importance de cette rupture avec un engagement international fondamental.

Concernant les sanctions américaines contre la Cour, Kaja Kallas réitère le soutien constant et sans équivoque de l’Union européenne à la Cour. Elle affirme également être « consciente de l’urgence d’apporter un soutien à la Cour, tant sur le plan financier que diplomatique », et qu’elle « continuera à utiliser les outils à sa disposition pour protéger la Cour et son personnel ».

En réalité, la Commission peut utiliser la « loi de blocage » à tout moment pour contrer les sanctions américaines et protéger tous les acteurs sur son sol contre les effets des sanctions. L’Union européenne l’a déjà utilisé pour contourner les sanctions américaines contre les entreprises européennes commerçant avec Cuba ou l’Iran.

Mais apparemment, la justice internationale est moins importante à protéger que les entreprises européennes.

La Commission doit activer cette loi de blocage de toute urgence !

Mounir Satouri

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