Le Parlement européen échoue ce 18 janvier à appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza
Après 100 jours de guerre et plus de 24000 palestiniens, dont plus de 70% de femmes et enfants, tués à Gaza, ce jeudi 18 janvier, le Parlement européen a encore échoué à appeler à un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel.
Alors que le groupe des Verts/ALE a exigé dès le 19 octobre que le Parlement européen appelle à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, que l’Assemblée générale des Nations Unies a réussi le 12 décembre dernier à le faire, hier, l’Union européenne n’a pas été à la hauteur. Par la faute du PPE (parti conservateur de droite) et de leurs alliés toujours plus à droite, mais aussi de ceux qui ont voté pour un cessez-le-feu conditionnel et irréaliste par soucis de manoeuvre politique.
A la résolution commune qui a été votée hier, les Verts/ALE ont fait le choix de déposer des amendements clés, essentiels et majeurs avec l’objectif d’éviter plus de morts à Gaza et l’escalade de la violence dans la région.
Le groupe des Verts/ALE a exigé : non seulement un cessez-le-feu permanent et inconditionnel mais aussi un soutien fort à la Cour internationale de justice, la libération de tous les otages et prisonniers politiques, la suspension de l’accord UE-Israël au regard de son article 2 sur le respect des droits humains et des principes démocratiques, la condamnation des crimes de guerre et notamment les répercussions disproportionnées du conflit sur les femmes et les enfants.
Retrouvez la tribune transpartisane « A ceasefire in Gaza and the ay after », co-signée par Mounir Satouri et Tineke Strik initiée par Marc Otte, ancien représentant spécial de l’UE pour le processus de paix au Moyen-Orient, Président du Brussels International Center.
Retrouvez l’intervention de Mounir Satouri lors du débat sur la situation humanitaire à Gaza en plénière, précédant les votes de la résolution de jeudi 18 janvier.
Mais, les conservateurs du PPE et leurs alliés toujours plus à droite ont honteusement ternis l’Europe en réussissant à réécrire ce texte.
Le PPE a déposé et obtenu le vote de son amendement qui conditionne le cessez-le-feu à la libération des otages et au démantèlement préalable du Hamas, pourtat totalement irréaliste aux dires de nombreux experts. Conditionner le cessez-le-feu, c’est saluer la politique israliénne actuelle et lui donner libre cours. Cela ne dissuadera aucunement Netanyahu de poursuivre le siège total de Gaza et les bombardements. Or plus de 24000 civils ont été tués à ce jour, majoritairement des femmes et des enfants, au mépris total du droit international humanitaire et des droits humains de la population.
Au lieu de s’opposer à ce texte qui appelle à un faux cessez-le-feu et non pas à faire avancer la paix, S&D et Renew ont décidé de soutenir l’extrême droite pour pouvoir se féliciter d’avoir « demandé un cessez-le-feu à Gaza ».
Retrouvez le thread explicatif sur Twitter X de Mounir Satouri, dénonçant l’aberration du vote du Parlement européen sur la situation humanitaire à Gaza.
Ces manoeuvres politiques sont insupportables, d’autant plus quand ces mêmes groupes qui s’allient à l’extrême droite n’ont pas soutenu des demandes des verts (Amendements 27 et 30) qui appelaient simplement à promouvoir la justice internationale et le respect des droits humains.
- Dans l’Amendement 27 à la résolution commune, les Verts/ALE invitaient toutes les parties à respecter la décision de la Cour internationale de justice suite à la requête portée par l’Afrique du Sud contre Israël pour actes génocidaires.
Or, Renew a voté contre cet amendement, ce qui revient à voter contre le respect des instances de protection du droit international et l’application des décisions de la Cour Internationale de justice. D’autant lorsque Netanyahu lui-même prononce de tels mots : « Personne ne nous arrêtera – ni La Haye, ni l’axe du mal, ni personne d’autre ».
- Dans l’amendement 27 étaient déplorées les répercussions disproportionnées de la guerre à Gaza sur les femmes et enfants, et les violences sexuelles et sexistes à l’encontre des femmes, notamment forcées d’accoucher dans des conditions inhumaines, étaient condamnées.
Cet amendement n’a pas non plus été voté. Il ne figure pas dans la résolution du Parlement européen. Le message d’oubli et de déni de la condition des femmes et enfants, alors qu’ils représentent plus de 70% des victimes civiles dans ce conflit, est honteux et inentendable venant de l’Union européenne.
Retrouvez les tweets de Mounir Satouri, retraçant les votes du Parlement européen sur les amendement 27 et amendement 30 déposés par les Verts/ALE .
La crédibilité de l’Union européenne a été ternie ce jeudi 18 janvier par l’extrême droite et ses alliés, mais les Verts/ALE au Parlement européen restent résolus à défendre la justice et la paix. Il est encore primordial d’appeler l’Union européenne à réclamer un cessez-le-feu immédiat, permanent et sans condition, un soutien à la Cour internationale de justice, des sanctions contre Israël et une paix durable à Gaza, en Palestine et Israël.
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