L’Union européenne peut et doit faire plus pour les pollinisateurs

Alors que le Parlement européen a adopté un nouveau rapport sur la préservation de l’apiculture en Europe, nous avons l’occasion de bannir définitivement les pesticides néonicotinoides et de développer des initiatives en faveur des pollinisateurs.

Les résultats de l’évaluation des risques associés à la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame sont limpides : ces néonicotinoïdes sont nuisibles pour les abeilles. Si des restrictions ont été imposées en 2013, notamment grâce à la mobilisation des apiculteurs, des parlementaires écologistes et des citoyens, elles sont insuffisantes. En mars 2017, la Commission européenne a proposé une interdiction complète de ces trois pesticides à l’exception des utilisations en serre permanente. Pour Michèle RIVASI, porte-parole santé-environnement des écologistes européens : « Il n’y a donc plus aucune raison de retarder le vote du comité d’experts des États membres. La prochaine réunion aura lieu le 22 mars et nous comptons sur les Etats membres pour que l’interdiction de ces trois pesticides soit confirmée. »

Hasard du calendrier, l’EFSA a publié ses conclusions alors que le Parlement européen doit débattre et adopter un rapport à caractère déclaratif (sans impact législatif) sur les perspectives et défis pour le secteur apicole de l’UE. L’occasion de présenter l’ensemble des enjeux affectant cette filière vitale pour notre économie, notre alimentation et bien évidemment notre environnement. Ce rapport souligne que l’apiculture est le parent pauvre de la Politique Agricole Commune (PAC). Alors que 620 000 apiculteurs européens facilitent et permettent la pollinisation de 84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire européenne, seuls 36 millions d’euros ont été affectés au seul bénéfice de l’apiculture : une proportion infinitésimale du budget de la PAC. Il est donc primordial que les débats budgétaires à venir intègrent vraiment cette dimension et permette que cette politique européenne capitale favorise une agriculture plus juste, plus saine, plus verte (retrouvez l’ensemble nos propositions à ce sujet ici). Les eurodéputés pointent aussi du doigt l’impact de la monoculture, qui encourage l’usage de pesticides qui ont un impact direct et indirect (en tuant les plantes et fleurs sauvages qui nourrissent les pollinisateurs) sur les populations d’abeilles et leur mortalité. C’est aussi parce que le rôle joué par les abeilles sauvages mérite une protection particulière, que nous avons soutenu la réintroduction d’un amendement à ce sujet qui avait été écarté en commission agriculture. 

Et si l’adoption de ce rapport doit servir à orienter l’action de la Commission européenne et des États membres, nous encourageons les citoyen-ne-s à participer à la consultation publique européenne sur le déclin des pollinisateurs afin d’aider à l’amélioration des connaissances sur ce sujet, pour stopper les causes de ce déclin et participer à la prise de conscience en Europe et ailleurs. Et parce que nous savons combien la réponse à ce type de questionnaire peut-être fastidieux et complexe, nous avons préparé un guide spécial avec le soutien de plusieurs ONG environnementales. A vos claviers avant le 5 avril !

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3 commentaires

  • lacroix elena dit:
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    C’est le passage au Conseil de l’Europe qui compte maintenant. Quelle est la cible politique française pour être efficaces ? Les présidents ou premiers ministres ne font que satisfaire ou les lobbies ou le poids politique des partis nationaux.

    • Delegation dit:
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      Vous parlez sans doute du Conseil de l’Union européenne (qui réunit les ministres des gouvernements de l’Union européenne). Le Conseil de l’Europe est une organisation intergouvernementale distincte de l’UE. Instituée en 1949, elle œuvre dans les domaines de la protection des droits humains, du renforcement de la démocratie et de la prééminence du droit en Europe, et même si c’est peu dit on lui doit beaucoup en terme de progrès en Europe.
      Mais pour revenir à nos moutons abeilles, ce sera sans doute le Ministre de l’agriculture qui déterminera la position du représentant de la France lors du vote du 22 mars. Et bien que nous vous rejoignons sur la puissance des lobbies agrochimiques, nous savons d’expérience que les interpellations citoyennes en direction des gouvernements et parlementaires ne restent pas sans effet. La mobilisation continue !

  • GILLOT dit:
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    La majorité des élus européens sont incompréhensibles dans les votes sur les pesticides tueurs d’abeilles . Je suis et désespéré et combattant . Retraité, apiculteur privé débutant en formation, je souhaite soutenir tous ceux qui défendent une autre agriculture saine .

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