Marie Toussaint sur les « Violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie »
Mercredi 14 septembre, Marie Toussaint est intervenue sur une résolution d’urgence sur les « Violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie en lien avec les investissements dans des projets fondés sur les énergies fossiles ».
Son intervention ⬇️
« La situation est simple. Simple. Pour respecter nos engagements climatiques, nous devons impérativement laisser les énergies fossiles sous les sols. Or, le projet dont nous parlons aujourd’hui ne se contentera pas d’entraîner l’émission de 33 millions de tonnes de CO2, c’est-à-dire deux fois les émissions cumulées de l’Ouganda et de la Tanzanie, mais risquera aussi la pollution du lac Albert et traversera seize réserves naturelles supposément protégées où vivent près d’un millier d’espèces comme les girafes de Rothschild, des éléphants ou des hippopotames. Avec, pourtant, l’appui des Européens.
Car ce projet est celui de TotalEnergies, l’une des seules sociétés de statut européen et 17ᵉ pollueuse mondiale. La même firme, qui collaborait, hier encore, avec la junte birmane et alimentait les bombardiers russes.
TotalEnergies, dont la stratégie de déploiement vise à produire, en 2030, 47 % de plus – de plus – de pétrole et de gaz qu’au moment de la signature de l’Accord de Paris. Une stratégie contre laquelle se sont alliées quinze collectivités. Pas des activistes, pas des ONG, des collectivités, qui ont mené Total et ses bombes climatiques devant la justice.
Un projet, pourtant, soutenu en haut lieu par le gouvernement français, indifférent au sort réservé au vivant comme aux centaines de milliers de déplacés, également muselés.
Non, ce projet ne bénéficiera pas aux populations locales. C’est la perpétuation du pillage du continent africain et de la destruction de la nature. Le pétrole nuit aux populations locales. Elles sont déplacées, victimes de violences et d’exactions car les enjeux économiques sont trop importants et seule une infime partie de la manne pétrolière leur bénéficiera vraiment. Ceux qui s’enrichissent, ce sont les actionnaires.
Les vies africaines comptent. Il est temps de les respecter.
Et le vivant se meurt. Il est temps de le protéger.
Il faut entendre la voix de celles et de ceux qui, en Ouganda et en Tanzanie, s’opposent à ce projet. De ces jeunes qui ne savent que trop que préserver leur futur implique d’avoir le courage… Oui, le courage… De renoncer à un projet comme EACOP.
Il était essentiel que le Parlement se saisisse de ce sujet et fasse écho à ces mobilisations ougandaises et tanzaniennes. Car non, le pétrole ne se boit pas et, comme le disait Albert Camus : « Je me révolte donc nous sommes. » Alors, révoltons-nous. »
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