
Mission parlementaire : les droits humains au Kirghizistan
Du 25 au 27 février, j’ai conduit une délégation de la sous-commission des droits humains au Kirghizstan.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer le Président de la République kirghize Sadyr Japarov, le Président du Parlement Nurlanbek Turgunbek Uulu, le ministre des Affaires étrangères Zheenbek Kulubaev, le ministre de la Justice Ayaz Baetov, ainsi que des parlementaires et des représentants de la société civile, des médias, des organisations internationales et des partenaires.
Notre visite, qui intervient à un moment historique pour le pays, après la signature d’un accord frontalier très attendu avec le Tadjikistan, a eu lieu dans le cadre du processus de ratification de l’accord de partenariat et de coopération renforcé entre l’Union européenne et le Kirghizstan, qui sera débattu au Parlement européen dans les mois à venir. Ce nouvel accord définit le respect des principes démocratiques, des droits de humains et des libertés fondamentales, ainsi que de l’État de droit, comme un élément essentiel de notre relation bilatérale. Il était donc important pour nous d’évaluer le respect de ces principes et valeurs universels avant de prendre notre décision sur l’accord.
Au cours de notre visite, nous avons pu recueillir un grand nombre d’informations, poser toutes nos questions et exprimer nos préoccupations quant à la détérioration de la situation des droits de l’homme observée ces dernières années. C’est notamment le cas pour la liberté d’expression et la restriction de l’espace civique, même si parfois le système juridique agit comme un frein à cette tendance à la baisse. Nous avons également assuré le suivi de la résolution du Parlement européen du 19 décembre 2024, qui s’inquiétait de la détention d’opposants politiques et de journalistes d’investigation.
Du point de vue institutionnel, les autorités kirghizes ont fait le nécessaire pour assurer des échanges dans de bonnes conditions, et je tiens à remercier le Président Kirghize qui nous a accordé une réunion de plus de deux heures, dans laquelle nous avons pu lui parler franchement.
Nous avons également rencontré les ambassadeurs de différents pays de l’Union européenne, de Suisse de Grande Bretagne, et des Etats-Unis. Bien entendu, nous avons également rencontré la société civile, les représentants d’opposants politiques emprisonnés, et des représentants de la presse libre et indépendante.
Le rétrécissement des droits humains, de la presse libre et indépendante et le sort réservé à un certain nombre d’opposants politiques a été une préoccupation continue de notre mission, que nous n’avons pas hésité à mentionner en toute franchise à nos interlocuteurs institutionnels.
Nous avons également pu mettre sur la table d’autres préoccupations prioritaires à nos yeux : les droits des femmes, les enlèvements pour mariage forcé, et les droits des enfants.
La démocratie et les droits humains sont des atouts majeurs pour la République kirghize, pour sa prospérité et sa stabilité. Nous sommes reconnaissants d’avoir pu rencontrer les autorités au plus haut niveau et d’avoir eu un véritable dialogue avec elles. Nous les avons écoutées et nous sommes convaincus que nos messages ont également été entendus.
Mounir Satouri
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