Morts en mer : l’Union européenne doit changer de cap
Le 15 mars, les membres du Parlement européen ont débattu des tragédies qui se succèdent en mer Méditerranée et des réponses européennes à y apporter.
Le groupe Verts/ALE a demandé que le débat insiste sur l’absence de missions européennes de sauvetage en mer et de voies légales et sûres de migration pour les chercheuses et les chercheurs de refuge. Des carences à l’origine des nombreuses victimes aux frontières de l’Union européenne.
Déclaration de Damien Carême, eurodéputé Verts/ALE et membre de la commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures :
« Les drames de la migration au large des côtes européennes ou libyennes auraient pu être évités. Ce sont les politiques européennes toujours plus sécuritaires, couplées au manque de solidarité entre les États membres, qui poussent les chercheuses et chercheurs de refuge à prendre toujours plus de risques à en perdre la vie. L’Union européenne et ses États membres ont le devoir, conformément au droit international, de secourir les personnes en détresse en mer. Depuis 2014 et la fin de l’opération italienne Mare Nostrum, le groupe Verts/ALE demande des missions européennes de recherche et de sauvetage dirigées par les États et coordonnées par l’Union européenne.
Il est urgent de créer des voies sûres et légales de migration pour celles et ceux qui cherchent la paix et la sécurité. Militariser nos frontières, les rendre toujours plus infranchissables et dangereuses, n’empêchera jamais des personnes désespérées, en quête d’une vie sans guerre et sans misère, de vouloir rejoindre l’Union européenne. En revanche, cela les contraindra à emprunter des chemins toujours plus risqués. Faute de véritable volonté politique et de solidarité européenne, ce sont aujourd’hui les ONG qui pallient les carences de l’Union européenne et de ses États membres, tout en étant criminalisées et entravées par ces mêmes États défaillants.
Depuis de nombreuses années, l’Union européenne érige murs et barbelés, sous-traite à coups de millions d’euros la gestion de ses frontières extérieures à des pays qui violent le droit international et les droits humains, ferme les yeux sur les refoulements pratiqués par l’agence FRONTEX et certains États membres. Cette impunité doit cesser ! L’Union euroépenne doit mettre le cap sur le respect des droits fondamentaux et la solidarité. Sans cette réorientation, le drame en Calabre est funestement voué à se répéter.”
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