
Netanyahou en Hongrie : l’Europe humiliée
Depuis plusieurs mois, Monsieur Viktor Orban clame haut et fort qu’il est prêt à accueillir le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI. Au contraire de vouloir appliquer le droit international, le président hongrois s’emploie à le ridiculiser, se joue de ses devoirs, et provoque l’Union Européenne. Ce mercredi 2 avril, ce sera chose faite : Monsieur Netanyahou devrait être reçu en grandes pompes sur le sol européen.
C’est contre ce point de rupture atteint, contre cet effondrement de nos valeurs que je me suis élevé ce lundi, à l’entrée de la séance plénière du Parlement Européen, en interpellant Mme Von der Leyen. Il est de son devoir de rappeler M. Orban à ses obligations.
Car en effet, la Hongrie, en tant qu’État-membre, est partie au Statut de Rome. En refusant de coopérer avec la CPI, elle ne se soumet pas aux articles 2 et 6 du Traité sur l’Union Européenne et piétine délibérément nos engagements internationaux.
Le silence coupable de l’UE est largement dénoncé face à la situation dramatique de Gaza. Il se couple d’un silence coupable face aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont le premier ministre israélien doit répondre.
Ce pas de plus d’un Orban contre le droit est un pas de moins pour l’Europe dans la défense de ses fondamentaux.
Dans ce reniement, l’autre victime est la Cour Pénale internationale, dont les décisions sont méprisées. Dans ce reniement, l’Europe semble s’allier à bas- mots avec les Etats-Unis trumpistes pour qui la CPI doit être démantelée. Là encore, rappelons que si l’Europe veut maintenir sa justice souveraine et ses valeurs hautes, elle n’a d’autre choix que d’activer le statut de blocage, permettant de protéger la CPI et son travail primordial. Sans statut de blocage, sans dénonciation des infractions aux décisions de la CPI, l’Europe enterre, sans fracas, notre droit démocratique.
Mounir Satouri
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