Nortel: les salariés choisissent d’abandonner la violence, la direction doit suivre leur exemple

16 juillet 2009
Pascal Canfin, député européen Europe Ecologie d’Ile-de-France, apporte son soutien aux salariés de Nortel France qui, par désespoir, ont envisagé un moment de détruire leur site de production à Chateaufort (Yvelines).

La violence ne peut être la solution à de telles catastrophes économiques et sociales. Les salariés le savent bien et n’ont eu de cesse de le répéter. C’est la raison pour laquelle ils ont d’ailleurs abandonné l’idée de faire exploser le site.

A l’attitude responsable des salariés, la direction continue pourtant d’opposer une fin de non recevoir, en refusant la demande d’indemnités individuelles formulée par les syndicats.

La violence est un signal de détresse quand le dialogue social est totalement absent. Elle est ainsi la réponse à une autre forme de violence, certes moins visible, mais pourtant davantage destructrice: celle d’un mode de développement et de fonctionnement des entreprises dont le seul objectif est d’augmenter les dividendes des actionnaires, situés à l’autre bout du monde, et qui font du capital humain une variable d’ajustement.

Conduite en France depuis le Royaume-Uni, la restructuration imposée aux salariés de Nortel reste opaque. Les syndicats reprochent notamment à la direction d’avoir asséché les comptes de Nortel France en transférant l’argent au Canada. Ancienne favorite des marchés financiers canadiens, l’entreprise Nortel a d’ailleurs été au centre de plusieurs scandales liés à diverses manipulations comptables et a ainsi été l’objet d’enquêtes de la part des autorités des marchés financiers.

Au-delà des difficultés financières, Nortel dispose d’un vrai potentiel en matière de recherche et de développement qu’il est essentiel d’orienter vers des innovations à forte valeur écologique. Ses salariés possèdent quant à eux de solides compétences qui peuvent servir la conversion écologique de cette industrie. Le défi est de taille, mais les milliers d’emplois à la clé justifient qu’on le relève: la conversion écologique des principaux secteurs d’activité, c’est entre 500 000 et 1 million en France, et 10 millions d’emplois verts non délocalisables que l’on peut créer en Europe.

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