Pas de tribune pour les ennemis de la démocratie

8 octobre 2024

Contre la venue de Viktor Orbán au Parlement européen

Réaction de Mélissa Camara, députée européenne, membre de la délégation Europe écologie, membre de la commission des libertés civiles de la justice et des affaires intérieures

La présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne n’est pas un blanc-seing pour faire entrer des autocrates dans le Parlement européen, qui doit demeurer un vecteur de l’État de droit et une boussole face à des États qui se tournent vers l’illibéralisme et l’autocratie.
En effet, si de nombreux·ses chef·fes d’État ou de gouvernement de pays ayant cette présidence, sont, par le passé, venu·es s’exprimer devant les eurodéputé·es, Viktor Orbán n’est pas le bienvenu.
D’abord empêchée à la session plénière de juillet 2024, je refuse que sa venue soit le théâtre de propos LGBTQI+phobes, racistes, anti-avortement. Nous ne devons pas lui donner une tribune dans laquelle il remettrait en cause l’indépendance des médias, l’indépendance de la justice face au politique et dont le maître mot serait la corruption.
Quand l’extrême droite est au pouvoir, elle attaque toujours l’État de droit et les libertés fondamentales comme c’est le cas de l’Italie de Giorgia Meloni, de la Slovaquie de Robert Fico. Or ici, l’UE se doit d’être garante de ceux-ci contre des instances dirigeantes des États membres de l’UE, de plus en plus noyautées par l’extrême droite.
Je me tiendrai toujours aux côtés des associations et des défenseur·es d’une Hongrie démocratique. Je me battrai tout au long de mon mandat pour une société libre, pour les droits des femmes, des exilé·es et des LGBTQI+.
Un Europe démocratique, c’est une Europe qui ne tend pas la main aux autocrates.

 

Contexte:

Ce mardi 8 octobre 2024, le Parlement européen déroule le tapis rouge à Viktor Orbán.
Il a présenté à la presse les priorités de sa présidence cet après-midi et répondra aux questions des élu·es demain matin en salle plénière.
À la tête d’un régime illibéral, qu’il a créé de toutes pièces touchant à la liberté de la presse, aux ONG, aux droits LGBTQI+, à l’indépendance de la justice, de la banque centrale, des médias etc, Orbán n’est pas le bienvenu dans la maison européenne de la démocratie.

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