Pêche électrique : statu quo destructeur en Commission, le combat continue en plénière
La Commission de la Pêche a voté aujourd’hui sur la technique de pêche électrique dans le cadre d’un vote sur les mesures techniques de la Politique commune de la Pêche. Malgré la mobilisation des associations environnementales, des pêcheurs et des parlementaires écologistes, l’interdiction n’a pas été votée*. Le combat va se poursuivre en plénière et, sous le regard de l’opinion publique européenne, chaque député-e devra prendre position.
Pour Yannick JADOT, membre de la commission de la pêche :
« l’interdiction de la pêche électrique était le seul vote responsable. Maintenir un statu quo peu encadré sur une technique dévastatrice est un coup très dur porté à une ressource déjà surexploitée et à la pêche artisanale qui tente désespérément de survivre. Sous couvert de permettre aux pêcheries industrielles de réduire leurs coûts de production en économisant du carburant, la pêche électrique organise la surexploitation de la ressource, transforme nos fonds marins en déserts marins et attaque ce qui reste de la pêche artisanale.
Le combat va se poursuivre en plénière. Nous appelons à la mobilisation de l’opinion publique européenne et des pêcheurs pour faire pression sur leurs députés afin d’en finir avec une pratique destructrice. »
La pêche électrique est une technique de pêche qui consiste à envoyer des décharges dans le sédiment afin de capturer plus facilement les poissons plats qui y vivent enfouis, ou les crevettes grises qui vivent à sa surface. Cette technique est interdite dans de nombreux pays du monde (États-Unis, Chine, Brésil) en raison de son impact dramatique sur les écosystèmes marins. En Europe, elle est officiellement interdite depuis 1998 mais fait l’objet de dérogation au titre de la pêche « innovante ».
*A défaut, le statu quo sur une dérogation de maximum de 5% des flottes de chalutiers à perche utilisant cette technique va perdurer et des études d’impact sur la ressource et les écosystèmes devront être réalisées.