Pour le climat, libérons-nous de la croissance
Des responsables et eurodéputés écologistes de plusieurs pays européens, dont Yannick JADOT et Philippe LAMBERTS, appellent à poursuivre la réflexion lancée dans une lettre ouverte de scientifiques, publiée dans «Libération» le 7 septembre, et dont les propositions sont encore confirmées par le dernier rapport du Giec.
Le 7 septembre, plus de 700 scientifiques se réclamant de diverses disciplines signaient une lettre ouverte publiée dans plusieurs quotidiens européens. Dans cette tribune, ils plaidaient pour une rupture avec le modèle économique axé sur la croissance économique et la compétitivité et dénonçaient les ravages tant sur le plan environnemental (épuisement des écosystèmes, changements climatiques, extinction des espèces, dont la nôtre !) que sur le plan social (explosion des inégalités, repli identitaire…). Ce texte signé par des économistes, des experts en droit du travail, des docteurs en sciences de la Terre, sociologues, épidémiologistes etc. précédait une conférence «post-croissance» qui se tenait au Parlement européen les deux jours suivants. Cet événement initié par des eurodéputés écologistes et soutenu par des eurodéputés de quatre autres groupes politiques avait pour objectif d’ouvrir la boîte noire des modèles économiques néoclassiques et croissantistes qui sous-tendent la prise de décisions politiques.
La conférence avait également pour but de dresser des pistes pour dégager l’Europe de l’emprise de la croissance économique. Celle-ci est en chute graduelle mais constante depuis les années 70 et l’OCDE annonçait en 2014 que dans les pays riches, elle s’établirait à un demi-pourcent par an d’ici 2050.
Or, si «gouverner, c’est prévoir», en tant que responsables politiques, il est de notre devoir d’anticiper les implications de cette baisse structurelle et d’en tirer les conséquences pour garantir l’intérêt général. En effet, aujourd’hui le paiement des pensions ou du chômage, le remboursement des dettes publiques mais aussi privées (lesquelles sont deux fois plus élevées que les premières) reposent sur la croissance. Au nom de la justice et de la paix sociales, il serait donc irresponsable de notre part de ne pas chercher des alternatives à cette impasse qui donnent, de plus, des ailes à tous les extrêmes.
A cet égard, la conférence «post-croissance» qui s’adressait à des représentants des institutions européennes ou nationales, des ONG, des centres de réflexions et des universités a permis de révéler différents obstacles et opportunités…
Suite et tribune complète sur le site de Libération.