Règlement sur l’industrie zéro émission nette
L’adoption par le Parlement européen de son rapport sur l’industrie zéro émission nette constitue la première proposition législative, au niveau de l’Union européenne, consacrée à la politique industrielle.
Damien Carême, membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie chargé du dossier a déclaré :
« Le texte adopté aujourd’hui par le Parlement européen sur l’industrie zéro émission nette est une véritable occasion manquée. On devait rivaliser avec les ambitions et les milliards de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA), on finit sans priorité, sans vision et sans un euro.
Ce texte consacre le « business as usual » et le techno-solutionnisme. Un texte qui, non content de manquer complètement la cible, qui était de stimuler notre capacité commune de production de technologies clés en matière d’énergie propre, va également nous faire perdre de précieuses années et nos dernières chances de rester en dessous des 1,5 degrés de hausse globale des températures.
Pour les conservateurs, les libéraux et les sociaux-démocrates, l’environnement ça commence à bien faire, et le social avec. Et ils ne s’en cachent même pas ! Ils ont voté contre l’introduction de références à la primauté du principe de précaution – pourtant consacré par les traités européens ! – ou d’une définition des emplois de qualité quand, en parallèle, ils ont voté en faveur de la possibilité d’implanter des vallées industrielles dans des zones Natura 2000.
Voilà l’avenir bien sombre que nous imposent le dogmatisme des conservateurs, des libéraux et des sociaux-démocrates. À cela s’ajoute le puissant lobbying des géants des industries fossiles en faveur de la capture et du stockage du carbone, une technologie pourtant immature dont la fiabilité sur le long terme est plus que douteuse.
Il était pourtant tout à fait possible de prendre un autre chemin, d’élaborer une stratégie industrielle européenne axée sur la transition vers une économie nette zéro pour, à la fois, sauver le climat, garantir notre autonomie industrielle et créer des emplois verts de qualité. Il fallait pour cela se concentrer sur les technologies dites « sans regrets », les technologies propres et sures existantes (éolien, solaire, pompes à chaleurs etc.) et donner la priorité à la production européenne dans les passations de marchés publics, pour favoriser la ré-industrialisation de nos territoires et renforcer notre indépendance, sur le modèle des dispositions américaines ou chinoises. Ni dogmatisme ni naïveté, mais une stratégie industrielle ambitieuse alignée sur nos objectifs climat.«
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