Révision de la directive “Permis de conduire” : vrai ou faux ?

Depuis quelques jours, on peut lire sur les réseaux sociaux et dans la presse à peu près tout et (surtout) n’importe quoi sur le projet de rapport de Karima Delli sur la révision de la directive “Permis de conduire”. Voici un “vrai ou faux” des arguments les plus utilisés.

Tout d’abord, tous les choix faits dans ce projet de rapport se basent sur les statistiques de la sécurité routière.

Le projet de rapport demande effectivement qu’un permis spécial soit instauré pour les voitures de plus de 1,8 tonne, un permis “B+” qu’il ne serait possible de passer qu’après deux ans de période probatoire de permis B et après 21 ans.

Pourquoi ?
Parce que les collisions avec les véhicules plus lourds/les SUV ont un impact plus fort (deux fois plus de risques de mort pour un piéton, d’après une étude de WWF de 2020) et les jeunes sont davantage exposé·e·s à la mortalité routière (+40% par rapport aux conducteurs/conductrices “moins jeunes” d’après le European Transport Security Council (ETSC), l’association européenne pour la sécurité routière).

Ce que le projet de rapport demande, c’est que la vitesse soit abaissée pour les conducteurs et conductrices novices sur les portions de routes où la limite de vitesse est supérieure ou égale à 90 km/h comme c’est déjà le cas en France. Par exemple, sur une autoroute, si la vitesse est limitée à 130 km/h, les novices devraient se limiter à 120 ou 110 km/h.

Pourquoi ?
Parce que les conducteurs et conductrices novices sont, le plus souvent, les plus jeunes qui sont, comme on l’a dit au point 1, davantage exposé·e·s à la mortalité routière.

Le projet de rapport ne demande pas l’interdiction de la conduite de nuit aux conducteurs et conductrices novices, mais il donne aux États membres la possibilité de le faire.

Pourquoi ?
Parce que les conducteurs et conductrices novices sont, le plus souvent, les plus jeunes et que, d’après l’ETSC, la conduite de nuit est un facteur aggravant dans les accidents routiers qui impliquent les jeunes. 
Avec ce rapport, les États membres auront donc la possibilité de prendre des mesures pour éviter les conduites à risque de nuit s’ils le jugent nécessaire.

Si le projet de rapport fixe une durée de validité du permis de conduire de 10 ans, il s’agit uniquement de la validité administrative. Il ne s’agira pas de repasser le permis tous les 10 ans. En revanche, son renouvellement sera conditionné à un certificat de non-contre-indication à la conduite délivré suite à une visite médicale obligatoire.

Pourquoi ?
Parce que c’est quand même mieux si les personnes qui conduisent sur les routes de l’Union européenne sont toutes aptes à le faire !

Comme dans le point précédent, il ne s’agira pas de repasser le permis, mais d’obtenir un certificat de non-contre-indication à la conduite. Simplement, la visite médicale devra avoir lieu plus souvent après 60 ans.

Pourquoi ?
Les capacités de chacune et de chacun ont tendance à décliner avec l’âge. Pour plus de sécurité, il est donc logique de vérifier plus régulièrement la capacité des gens à conduire.

Voilà, vous savez tout sur le projet de rapport sur la révision de la directive permis de conduire.
Ce rapport sera voté, on l’espère, pour la fin de l’année en commission parlementaire des Transports et du tourisme, pour une validation définitive avant la fin du mandat.
Face aux 20 000 mort·e·s par an sur les routes de l’Union européenne (3 000 en France), on ne peut plus se permettre d’attendre pour sauver des vies !

 

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