Salima Yenbou sur la liberté de la presse à Hong-Kong
« Quoi de plus classique pour une dictature que d’accuser les personnes critiques de travailler pour des « forces étrangères ».
Même lorsque les critiques viennent de l’intérieur, de leur propre société civile, de leurs propres journalistes.
Molière écrivait : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. »
C’est le cas à Hong Kong avec la dramatique disparition du quotidien pro-démocratie Apple Daily, accusé de “conspiration et collusion avec des pays étrangers”.
Bilan d’un an de loi sur la sécurité nationale pilotée par Pékin : des bureaux de presse fouillés, des journalistes harcelé.es et arrêté.es, la confiscation des avoirs de médias.
Comment ne pas penser à cette réplique si sibylline mais si lucide du chef-d’œuvre « Chongching Express » de Wong Kar-wai en 1994 : « Tout a une date d’expiration ». Prophétie, Cassandre ?
Au peuple hongkongais, mais aussi aux peuples du Xinjiang, du Tibet, de Mongolie intérieure, je veux témoigner notre soutien et notre solidarité.
Au peuple européen, je veux rappeler à quel point nos libertés sont précieuses et si fragiles et qu’il ne faut jamais baisser la garde.
Nous devons défendre les droits humains et la liberté de la presse, aussi bien à l’extérieur de l’Union qu’à l’intérieur. »
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