
Shireen Abu Akleh : honorer son combat, célébrer le courage des journalistes
Il y a trois ans, le 11 mai 2022, la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh était délibérément assassinée par les forces israéliennes alors qu’elle couvrait un raid à Jénine, en Cisjordanie occupée.
Figure emblématique du journalisme, Shireen incarnait le courage et l’engagement pour la vérité, dénonçant sans relâche les injustices subies par le peuple Palestinien. Sa mort tragique, survenue alors qu’elle portait un gilet clairement identifié « Presse », a choqué le monde entier et reste un symbole de l’attaque contre la liberté de la presse.
Le scandale ne s’est pas arrêté là.
Lors de ses funérailles, les forces d’occupation israéliennes ont violemment attaqué la foule en deuil, frappant les porteurs de son cercueil et tentant de réprimer l’élan de solidarité envers Shireen.
Ces actes ont révélé une volonté de réduire au silence non seulement une voix, mais aussi la mémoire d’une femme qui consacra sa vie à révéler la vérité.
Le 12 mai dernier, j’ai eu l’honneur de perpétuer son héritage en remettant le Prix Shireen Abu Akleh « Pour le Courage et l’Engagement des Femmes Journalistes ». Ce prix récompense les femmes qui, à l’image de Shireen, risquent tout pour défendre la liberté d’informer et faire entendre les voix des opprimés.
Cette année, le prix a été décerné à Antonina Favorskaya, une journaliste russe condamnée arbitrairement à cinq ans de prison pour « extrémisme » en raison de ses liens présumés avec le groupe anti-corruption d’Alexeï Navalny.
Antonina représente ces journalistes qui, malgré les menaces, les arrestations et les persécutions, continuent de dénoncer les abus de pouvoir.
En son absence, j’ai eu l’honneur de remettre le prix à son avocate, Olga Mikhailova, qui porte fièrement son combat pour la justice et la liberté d’expression.
Shireen et Antonina ne sont pas seulement des symboles : elles sont des appels à l’action.
Leur courage nous défie de ne pas détourner le regard, de ne pas céder à la complaisance.
En les honorant, nous prenons l’engagement de briser les murs du silence, de soutenir les journalistes persécutés et de lutter sans relâche pour que leurs voix continuent d’ébranler les puissants.
Mounir Satouri
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