
Sihem Bensedrine est libre!
Le 19 février 2025, la Cour d’appel de Tunis a décidé de libérer Sihem Ben Sedrine, ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), après une détention arbitraire prolongée et une grève de la faim qui l’a plongée dans un état critique.
Cette libération est un soulagement, une victoire, mais elle ne doit pas nous faire oublier que de nombreux journalistes, opposants politiques et défenseurs des droits humains restent emprisonnés de manière arbitraire.
En Tunisie, les arrestations et jugements répressifs se poursuivent et le régime de Kaïs Saïed réduit chaque jour au au silence celles et ceux qui osent s’opposer à lui. La place des journalistes et des militants n’est pas en prison, et cette répression ne peut être ignorée. Il est donc crucial que la communauté internationale, notamment l’Union Européenne, cesse de soutenir tacitement un régime autoritaire.
Le partenariat entre l’UE et la Tunisie, qui se renforce au nom de la coopération économique et de la sécurité, est de plus en plus difficile à justifier tant que les droits humains sont constamment bafoués.
Tant que le régime de Kaïs Saïed continue de s’enfoncer dans la dictature et qu’il persiste dans ses violations des droits humains, l’UE ne pourra pas continuer à fermer les yeux. Ce soutien doit cesser tant que la liberté d’expression et la démocratie sont menacées.
Je me réjouis de la libération de Sihem Ben Sedrine. Nous avons bataillé depuis des mois pour que le Parlement européen appelle à sa libération. Encore la semaine dernière, j’appelais à sa libération en vidéo depuis Strasbourg.
Sihem Bensedrine a enfin pu retrouver la liberté !
Mais restons vigilants et continuons à exiger la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, comme le journaliste Mohamed Boughalleb, les opposants Rached Ghannouchi et Ayachi Zammel ou l’avocate Sonia Dahmani.
La justice transitionnelle, ainsi que la vérité et la dignité pour les victimes des violations passées, doivent être au cœur des priorités.
L’Union Européenne doit enfin prendre des mesures concrètes pour défendre les droits humains et soutenir la transition démocratique en Tunisie.
Mounir Satouri
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