Transport de substances radioactives : le Parlement cautionne un minimum de contraintes et de sécurité
Pour Michèle Rivasi, vice-présidente du groupe des eurodéputés Verts/ALE et co-rapporteur de ce texte, les eurodéputés n’ont pas su imposer les contraintes nécessaires à une véritable responsabilisation des transporteurs :
« Il est inquiétant de voir que les eurodéputés d’ITRE ne comprennent pas la menace que font peser les matières radioactives sur la santé des travailleurs, des populations et de l’environnement. Leur transport est une activité à haut risque qui nécessite le meilleur des encadrements.
Au lieu de cela, les eurodéputés conservateurs ont préféré privilégier les intérêts du marché des marchandises dangereuses pour faciliter leurs déplacements avec un minimum de contraintes. Premièrement, ce texte n’encadrera pas toutes les matières radioactives, l’uranium appauvri par exemple en sera exclu. Par ailleurs, le transport par voie aérienne et maritime ne seront pas encadrés par ce texte, seules les voies terrestre et ferroviaire le seront.
Pire : les eurodéputés ont voté contre l’application du pollueur-payeur en cas d’accident impliquant un transporteur. Encore pire, ils ont voté contre l‘obligation de séparer les matières explosives des matières radioactives dans les convois. C’est tout bonnement hallucinant, car on ne tire aucune leçon des frayeurs passées : en mai dernier, dans le port d’Hambourg, un bateau avait pris feu et l’incendie avait été géré in extremis. Dans ce bateau se trouvaient tant des matières radioactives que des explosifs, alors que nous étions dans un bassin de population important. Doit-on attendre un accident grave pour enfin prendre les mesures nécessaires ? Un tel aveuglement fait craindre le pire pour l’avenir. »