Une réforme de la PAC anti-économique, anti-écologique, anti-sociale et anti-territoriale
Il n’y aura jamais d’écologie sans écologistes !
Nous en avons la preuve quotidiennement en France, où les renoncements s’enchainent, loi après loi.
Nous le vivons malheureusement aussi en Europe.
En effet, cette semaine laissera le souvenir d’un énorme gâchis, d’une occasion ratée pour l’Europe de redonner enfin un sens à sa raison d’être : construire un avenir sous les signes de la solidarité et de l’écologie.
En votant sa position pour la réforme de la politique agricole commune pour les 7 ans à venir, le Parlement européen avait dans les mains une occasion historique de marquer un grand coup en utilisant intelligemment le levier constitué par plus de 30% de son budget. Il a préféré capituler devant la puissance des tenants d’un système qui détruit la planète et les humains.
Notre politique agricole commune actuelle est néfaste pour le climat, les paysans et la biodiversité. Tout le monde le sait.
Même la Cour Européenne des Comptes s‘en alarme.
Le projet actuel ne répond absolument pas aux attentes des citoyens sur le climat, l’environnement, l’alimentation, pas plus qu’il ne répond aux besoins des agriculteurs en terme de revenus et de perspectives d’avenir.
Pire, la Commission européenne ose soutenir un projet en contradiction totale avec ses propres feuilles de routes sur la biodiversité, sur le Green Deal. Un projet qui conduira même à la renationalisation des politiques agricoles. Quel échec pour l’Union !
Les écologistes et la société civile tirent la sonnette d’alarme depuis des années et proposent des solutions, d’autres façons de faire. Le projet soumis au vote du Parlement européen n’en tient aucunement compte. Il a été négocié en cachette entre la droite, le groupe socialiste et les amis de M. Macron. En l’état, ce texte est antiéconomique, antiécologique, antisocial et antiterritorial.
Cette réforme est anti économique et anti sociale : faute de changement d’approche, le projet actuel continuera à faire la part belle aux plus gros, aux concentrations d’exploitations, aux industries, aux oligarques quand il faudrait investir sur la transparence, la jeunesse, la proximité et la qualité.
Cette réforme est anti écologique : les outils mis en place ne laissent qu’une part infime aux pratiques agronomiques vertueuses et ne font pas des agriculteurs des partenaires éclairés et rémunérés de la sauvegarde de notre climat et de nos écosystèmes.
Enfin, cette réforme est anti territoriale : La PAC appuiera toujours une agriculture productiviste d’exportation au détriment d’une relocalisation de l’alimentation.
Au sortir de la crise du covid, l’Union européenne a besoin de se doter d’une agriculture de proximité pérenne, pas d’alimenter des bulles spéculatives ni d’ancrer plus encore sa propre dépendance aux cours du pétrole.
Chers amis, l’heure est grave.
Mais je ne baisserai pas les bras et continuerai sans relâche à faire honneur aux valeurs pour lesquelles vous m’avez fait l’honneur de porter votre voix au Parlement européen.
Le combat continue. A très bientôt.
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