Esclavage et colonisation : l’Europe doit lever le tabou

16 mai 2013
La reconnaissance des victimes de l’esclavage et de la colonisation se joue aussi à l’échelle de l’Union européenne. Jean-Jacob Bicep, eurodéputé EELV, milite pour l’instauration d’une journée européenne qui leur serait consacrée. Il organisait également, le lundi 17 mai 2013, une journée-débat autour de la résilience et des conséquences de l’esclavage en compagnie de ses collègues écologistes.
« Pour construire une communauté européenne du vivre ensemble, les descendants d’esclaves et les ressortissants d’anciennes colonies ont besoin de voir leur histoire écrite dans le roman national européen. » Le mercredi 17 avril 2013, au Parlement européen de Strasbourg, Jean-Jacob Bicep lançait son projet de déclaration écrite proposant l’instauration d’une journée de reconnaissance des victimes de l’esclavage et de la colonisation. Pendant trois mois, une majorité d’eurodéputés devront signer cette déclaration afin qu’elle devienne un acte officiel du Parlement européen.

C’est le début d’un intense travail de sensibilisation au sein de l’institution. Grâce à des expositions, des projections de films, un « colonial tour », un forum des associations européennes… Jean-Jacob Bicep tente d’introduire cette thématique dans le débat européen. Reconnaître l’esclavage colonial et le besoin de réparations ? Pour l’eurodéputé EELV, il ne s’agit pas de s’apitoyer ou de véhiculer des idées de vengeance mais au contraire de prendre ses responsabilités pour en finir avec les traumatismes sociaux et moraux qui perdurent dans nos sociétés européennes et ultramarines : « Parler de réparations, c’est avant tout parler du travail de mémoire, de la nécessité de musées qui retracent cette histoire coloniale, c’est permettre la libération de la recherche, c’est arrêter d’en faire un sujet tabou », explique-t-il.

Une cause qui trouve un écho dans la commission du Parlement européen consacrée au Développement et présidée par Eva Joly. Cette dernière dénonce les paradis fiscaux qui poursuivent aujourd’hui le « pillage et l’exploitation » des anciennes colonies et appelle à une « répartition plus juste » des richesses. « Les souffrances ressenties par les peuples victimes d’oppression, quelle que soit leur forme, doivent d’une manière ou d’une autre faire l’objet d’une reconnaissance politique et d’un débat public. Un geste fort que les nouvelles générations accueilleraient positivement et qui ouvrirait la voie à un futur apaisé dans une société plurielle », estime pour sa part Malika Benarad-Attou, eurodéputée EELV.

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