One of Us : l’initiative citoyenne européenne qui veut mettre le corps des femmes sous contrôle
Contraire aux engagements de l’UE
Pour les écologistes, le seul moyen de prévenir un avortement est de donner un accès libre et gratuit à des moyens de contraception modernes, de fournir des services de planification familiale et d’éducation à la sexualité. Toutes les données le prouvent : les lois restrictives n’empêchent pas les femmes d’avoir recours à l’avortement mais les poussent au contraire dans la clandestinité. On estime à 20 millions de femmes chaque année qui ont recours à un avortement clandestin, 47 000 en meurent et 5 millions auront besoin de soins médicaux d’urgence ce qui aura de graves conséquences pour leur santé. En 2008, le taux avortement était de 29 pour 1000 femmes en âge de procréer en Afrique et 32 pour 1000 en Amérique latine alors qu’il était de 12 pour 1000 en Europe de l’ouest.
Cette initiative citoyenne est « totalement en contradiction avec les engagements pris par l’Union européenne de renforcer ses efforts pour parvenir en 2015 à réaliser les Objectifs millénaires du développement et en particulier celui sur la santé maternelle », poursuit Nicole Kiil-Nielsen. Mais surtout, l’UE est une force motrice et joue un rôle clé sur le plan international concernant la mise en place de l’agenda post-2015 pour le développement. Elle s’est engagée, poussée par le Parlement européen, à inclure clairement les droits sexuels et reproductifs dans ce nouveau cadre de l’après 2015.
Une galaxie conservatrice
Le rejet du rapport dit « Estrela » sur les droits sexuels et reproductifs, en décembre 2013 au Parlement européen, a permis de lever le voile sur le fonctionnement des mouvements conservateurs et extrémistes « anti-choix » en Europe. Souvent religieuses, ces organisations ont des puissants relais au sein des « pro-vie » locaux et ont souvent le soutien de mouvements évangéliques américains. Elles ont appris à mieux coordonner leurs actions, à utiliser les technologies modernes telles que les plateformes internationales de pétitions et à mobiliser ainsi les citoyens via les réseaux sociaux.
Puisqu’il leur est difficile, en Europe, de remettre en cause les législations nationales sur la question de l’avortement, ces mouvements se tournent vers les pays en développement et cherchent à imposer leur vision… Les personnes à l’origine de l’initiative cherchent ainsi une nouvelle voie pour faire avancer le mouvement « anti-choix » partout dans le monde et promouvoir leur idéologie en instrumentalisant l’UE.
Un commentaire
Bonjour,
« Protéger et restaurer la nature » est bien un de vos leitmotiv ?
Je n’ai jamais compris comment vous arriviez à défendre avec autant d’ardeur l’interruption volontaire (et donc pas naturelle) de grossesse et le respect de tous les mécanismes naturels.
N’est ce pas schizophrénique pour vous ?
Je précise que je ne suis pas membre d’un mouvement « anti choix » ou d’une quelconque obédience.
C’est juste que je m’intéresse beaucoup à votre mouvement et je n’arrive pas à comprendre avec des arguments sérieux comment vous pouvez vouloir tout et son contraire.
Merci de m’éclairer 😉
Gaston