12 ans après la catastrophe de Fukushima, le Premier ministre japonais annonce le rejet des eaux radioactives dans le Pacifique

Ce samedi 11 mars marque le triste anniversaire de la triple catastrophe  de Fukushima (sismique, naturelle et nucléaire) dont le Japon panse encore les plaies aujourd’hui.

Le nucléaire propre n’existe pas : nous ne savons pas gérer une catastrophe nucléaire et, pourtant, le nucléaire semble bénéficier d’un regain d’intérêt au Japon comme en France en ne privilégiant que son aspect décarboné. On oublie bien vite la dangerosité intrinsèque de cette technologie, l’impossible traitement d’une grande partie de ses déchets ou encore les nombreux rejets de substances toxiques dans notre environnement et nos organismes.
Depuis 2011, Tepco, l’opérateur de la centrale, a accumulé près de 1,3 millions de tonnes d’eau et de boues radioactives, soit l’équivalent du volume de 500 bassins de piscines olympiques. Tepco annonce chaque année son intention de déverser dans l’océan pacifique cette eau contaminée au tritium, au césium et à plus de 60 nucléides différents.
Nous alertons depuis 2017 sur le danger que représente ce projet de rejet des eaux contaminées de la centrale de Fukushima. Cette dangereuse décision de Tepco est prise au mépris des alertes d’une partie de la communauté scientifique et des pays du Pacifique, qui, au-delà de la concentration de tritium dans ces eaux, s’inquiètent donc de la présence de dizaines produits radioactifs pouvant s’accumuler dans les écosystèmes et les organismes vivants.
Des résidents de Fukushima, des communautés de pêcheurs et des ONGs comme Greenpeace Japon s’opposent donc à cette décision, pendant que les pays frontaliers sonnent l’alarme sur les rejets toxiques à venir qui atteindront leurs eaux et leurs côtes rapidement. Pour la protection des océans, de la biodiversité et des générations futures, le mépris du principe de précaution et le déni généralisé qui prévalent doivent cesser !

Réaction de Michèle Rivasi, députée européenne et membre de la commission de l’Environnement et de la santé publique :

« D’un côté on se réjouit de la signature d’un traité international sur la protection des océans, et de l’autre, on n’hésite pas à rejeter des millions de litres d’eau radioactive dans l’océan. De qui se moque-t-on ?« 

Réaction de Caroline Roose, députée européenne et membre de la commission de la Pêche

« Le rejet des eaux contaminées de Fukushima dans le Pacifique représente une grave menace pour les océans, la santé humaine et les moyens de subsistance des populations du Pacifique qui dépendent de la pêche. Pour rappel, en 2021, les rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les produits toxiques, les droits de l’Homme et sur le droit à l’alimentation ont tiré la sonnette d’alarme.
Cette décision va à l’encontre du droit international de la mer, des objectifs de protection de la biodiversité marine ainsi que des obligations internationales sur les substances dangereuses et le respect des droits humains des populations concernées. Mais, avec l’aveuglement du gouvernement japonais, l’écocide de Fukushima continue…« 

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