Aide alimentaire : l’UE doit maintenir son aide aux plus démunis
Depuis plusieurs mois, et malgré la résolution adoptée à une écrasante majorité (548 voix pour 52 voix contre) par le Parlement européen le 7 juillet 2011, la Commission européenne souhaite ainsi réduire ce PEAD de 75 % en 2012, diminuant son budget de 480 millions à 113 millions d’euros. Cette question cruciale était inscrite à l’ordre du jour du Conseil des ministres européens de l’agriculture qui s’est réuni à Bruxelles ce mardi. Malheureusement, les Ministres européens n’ont pas réussi à s’entendre sur une position commune, et ont reporté l’annonce d’une décision au prochain Conseil, début octobre.
Selon Jose Bové, vice-président de la commission Agriculture du Parlement européen :
« Des millions de familles frappées par la crise économique comptent sur l’aide alimentaire et sur les distributions de repas pour se nourrir au quotidien. Pour elles, il s’agit d’une question de survie, d’une barrière entre la pauvreté intolérable et la misère absolue.
Dépassant les clivages politiques et les égoïsmes nationaux, le Parlement européen a tiré la sonnette d’alarme dès le mois de juillet en demandant à la Commission et au conseil de trouver rapidement une solution. J’attends des ministres de l’agriculture qu’ils annoncent, dès demain, des mesures rapides, pratiques et efficaces.
A l’heure où des politiques d’austérité, impopulaires et inefficaces, sont imposées à des millions européens pour sauver des banques qui ont pris des positions spéculatives condamnables, la remise en question brutale de la solidarité alimentaire européenne est inadmissible. Messieurs les ministres, l’Europe est une poudrière, ne jouez pas avec les allumettes. »
Karima Delli, députée européenne Europe Ecologie, en appelle à l’esprit de responsabilité :
« Nous n’avons pas d’autre choix que de faire en sorte de maintenir l’aide alimentaire. Tout autre choix serait inhumain et irresponsable. Le fait même que l’aide alimentaire soit menacée est une nouvelle preuve que l’Europe marche sur la tête. La décision absurde de la Commission européenne consiste à aggraver la situation par une trahison politique. Si la réglementation n’est pas conforme au traité, il faut la changer au plus vite, car 43 millions d’européens sont menacés de pauvreté alimentaire selon les propres chiffres de la Commission européenne. Réduire ce budget alors que l’Europe traverse une crise grave et que les associations d’aides alimentaires sont confrontées chaque jours à l’augmentation de sollicitations est une faute morale.
Faudra-t-il des émeutes de la faim pour que les responsables politiques se rendent compte de l’impérieuse nécessité de changer de logique ? Quand il s’agit de sauver les Banques, l’Europe sait trouver des solutions. Il est impossible qu’elle laisse les plus pauvres dans l’incapacité de se nourrir. Les êtres humains sont plus importants que la finance : il est plus que temps de l’affirmer enfin. »
Un commentaire
Aux Etats-Unis 46 millions d’Américains bénéficient de bons alimentaires(!).Le monde occidental est durement frappé par une crise qui ne produit que pauvreté et misère.Les dirigeants européens maintiennent le cap,direction le mur.Aux Etats-Unis Barack Obama tente de convaincre le Congrès d’adopter un nouveau plan de relance pour favoriser la croissance.Partout ou presque-la récession commence également à s’inviter en Chine sous la forme d’un pudique « ralentissement de l’activité »-les indicateurs économiques(pourtant peu contestables)sont au rouge.Le néolibéralisme apparaît aujourd’hui pour ce qu’il est:une escroquerie produisant une explosion des inégalités sociales.Inefficace économiquement et dangereux socialement le néolibéralisme entre en agonie.