Ouverture du procès des catalans : ne fermons pas les yeux !
Parce qu’ils ont soutenu la mise en place du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017, des responsables politiques ou associatifs catalans risquent vingt-cinq ans de prison à l’issue du procès qui s’ouvre ce mardi en Espagne, s’indigne José BOVÉ dans une tribune publiée par Libération.
Aujourd’hui, après avoir passé arbitrairement quatorze mois en détention préventive, neuf prisonniers politiques catalans (six anciens membres du gouvernement catalan, l’ancienne présidente du Parlement et deux responsables d’associations civiles) devront faire face à un procès devant le Tribunal suprême espagnol. Les prisonniers politiques sont accusés de «rébellion», «sédition» et «malversation».
Leur crime ? Avoir organisé ou soutenu la mise en place du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 qu’ils s’étaient engagés à mettre en place pendant la campagne pour les élections en Catalogne en 2015. Les leaders politiques et associatifs catalans risquent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans pour le crime de «rébellion» qui implique, selon la législation espagnole, la notion de «soulèvement public et violent» et constitue l’un des crimes les plus graves du code pénal espagnol. Ces personnes n’ont jamais incité à la violence, comme l’a reconnu la justice allemande lorsqu’elle a refusé d’extrader l’ancien président catalan Carles Puigdemont. Les uniques violences observées lors du référendum du 1er octobre 2017 ont été commises par les forces de police espagnoles qui ont blessé plus d’un millier de personnes. Des forces de police brutalisant un peuple pacifique se rendant aux urnes : nous ne voulons plus jamais voir cela dans l’Union européenne.
Depuis des mois, les prisonniers politiques ont dénoncé de nombreuses irrégularités. Leurs appels à la Cour constitutionnelle espagnole contre leur emprisonnement préventif sont restés sans réponse, bloquant par conséquent leur accès a la Cour européenne des droits de l’homme. Ces violations du droit sont inquiétantes, c’est pour cela que la présence d’observateurs internationaux est indispensable pour dénoncer les éventuels dérapages de la justice espagnole.
Des députés européens de divers groupes politiques ont formé la plateforme de dialogue UE-Catalogne, car pour nous, le dialogue et la négociation, et non l’emprisonnement et les poursuites pénales, auraient dû être la voie à suivre pour que les habitants de la Catalogne puissent se prononcer sur leur avenir au sein de l’Etat espagnol et définir leur place dans l’Union européenne…
La tribune complète est à retrouver sur le site de Libération.