Ca sent le gaz pour le schiste !
20120619_greze_fr par EurodeputesEE
Catherine Grèze, impliquant la société civile et tous les partis politiques, a axé son rapport autour de la question de la responsabilité de l’Union européenne envers les pays en développement et de la nécessité d’avoir un cadre juridique contraignant. C’est le premier texte émanant du Parlement européen qui vient contredire la logique « pro-gaz de schiste » du responsable du dossier, Monsieur Sonik, parlementaire conservateur polonais.
Pour Catherine Grèze, députée européenne du Groupe des Verts/ALE, Coordinatrice de la commission du développement :
« Le dossier « Gaz de schiste » dont nous parlons aujourd’hui n’est pas un dossier ordinaire. Il est question de destructions qui risquent d’être irréversibles pour l’ensemble de la planète. La mobilisation citoyenne anti-gaz de schiste partout en Europe a été inédite, mais les conséquences de cette nouvelle forme d’énergie dépassent nos frontières et sont encore plus préoccupantes pour les pays en développement.
Nous n’avons déjà que trop d’exemples désastreux des conséquences de l’exploitation du pétrole dans des pays en développement ou émergents. Des entreprises comme Repsol, Total, ou encore Pérenco ne sont pas étrangères aux conséquences terribles de leurs agissements sur les populations locales et leur environnement comme par exemple dans le Neuquen (Argentine) ou dans le Péten (Guatemala).
De nombreuses études démontrent que plusieurs risques graves (pollution de l’air, des eaux et des sols) pour l’environnement et la santé sont liés à l’extraction de gaz de schiste. La technique de fracturation nécessitant de l’eau en très grande quantité et le recours à des produits chimiques en masse, l’accès à l’eau serait totalement remis en cause dans des pays où son manque se fait déjà cruellement ressentir. De plus, les acquisitions de terres à des fins d’exploitation minière de pétrole et de gaz constituent un moteur essentiel d’accaparement des terres au niveau mondial et menacent sérieusement les communautés indigènes, les agriculteurs et les personnes les plus pauvres en ce qui concerne l’accès à l’eau, aux sols fertiles et à l’alimentation.
La législation européenne actuelle ne prévoit pas de garanties suffisantes et ne permettra pas d’éviter le pire. Il faut mettre en place une législation contraignante pour les entreprises européennes. L’Union européenne a la responsabilité d’influencer leur comportement en faveur de pratiques plus soutenables, en renforçant les normes et les règlements sur la gouvernance d’entreprise appliqués aux banques et aux fonds qui les financent. »