Comment aider la Grèce à repartir sur un modèle économique durable

25 mars 2010
Il faut soutenir immédiatement la Grèce. Pour les députés du groupe Verts/Ale à Bruxelles, il est inacceptable de laisser un pays européen soumis au bon vouloir des marchés financiers et des spéculateurs.
Les tergiversations des dirigeants européens n’ont plus lieu d’être. Dès lors que le gouvernement grec a pris des engagements vis à vis de ses partenaires, il faut réagir et permettre à Athènes de se financer à des taux similaires à ceux des principaux pays de la zone euro (comme la France ou l’Allemagne). C’est la condition indispensable à la soutenabilité de son endettement.

Le groupe Verts/Ale soutient les mesures mises en œuvre par le gouvernement grec. Il s’agit en premier lieu d’augmenter les rentrées fiscales. Deux voies existent pour y parvenir : en premier lieu, la Grèce doit mettre fin à la fraude fiscale séculaire qui règne dans le pays. La corruption et l’économie informelle privent l’Etat grec des ressources fiscales nécessaires au financement de ses services publics ; en second lieu, le gouvernement grec doit instaurer une taxe exceptionnelle sur les plus hauts revenus.

Renforcer les moyens de contrôle

Ces ressources fiscales doivent également être mieux employées. La Grèce doit cesser d’engloutir des sommes colossales dans son armée hypertrophiée. Les fonctionnaires les mieux payés doivent contribuer à leur juste part aux efforts budgétaires. Dépenser mieux l’argent public est indispensable pour ramener la Grèce à l’équilibre budgétaire tout en sanctuarisant les dépenses de protection sociale et d’éducation.

Si la Grèce doit faire des efforts, l’Europe doit aussi accepter de suivre de manière plus attentive la situation de ses Etats-membres. Les Etats européens ont sciemment fermé les yeux sur les statistiques arrangées et les artifices comptables utilisés par la Grèce pour masquer l’ampleur de ses déficits publics. L’Europe doit renforcer ses moyens de contrôle afin de s’assurer, non seulement pour la Grèce mais aussi pour l’ensemble de Etats-membres de la sincérité de leurs comptes publics et de leurs engagements.

Les affaires des voisins

La Grèce n’a pu arriver à une telle situation que du fait du laxisme de la Commission européenne et des autres Etats membres qui n’ont pas voulu s’occuper des affaires de leur voisin de peur qu’on ne vienne inspecter de trop près leur propre situation. De ce fait, le programme de stabilisation de la Commission européenne qui voudrait réduire le déficit public de 13 à 3 % du PIB dès 2013 est aussi injuste que dangereux. Injuste car la réaction est d’autant plus forte que le réveil n’a été tardif. Dangereux car une telle contraction des dépenses publiques risque d’être contreproductive en annihilant la demande publique et privée, ce qui empirerait la situation de l’économie grecque. Réduire les dépenses publiques ou baisser les salaires ne réglera pas tous les problèmes. La Grèce doit repartir avec un modèle économique durable, le moteur pour une transition écologique.

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