De Calais à Istanbul: l’Europe doit être responsable de ses réfugiés!
Pour l’Eurodéputée écologiste Eva Joly, membre de la commission LIBE au Parlement européen :
« Cette nouvelle tragédie en mer à seulement quelques kilomètres de nos frontières est absolument insoutenable. L’Union européenne ne peut plus se contenter de ces décomptes macabres. Nous, citoyens européens, ne pouvons plus l’accepter ! Il faut prendre des décisions politiques humanitaires et solidaires à la hauteur des enjeux. Ceci n’est pas un accident. Ce sont les conséquences prévisibles de politiques européennes qui n’ont de cesse de renforcer toujours plus les frontières. Ce n’est que pure politique spectacle. On ne stoppe pas les flux migratoires en mettant en danger des candidats à l’immigration qui pour beaucoup fuient des pays en guerre. L’UE est au moins responsable de mise en danger de la vie d’autrui. Elle doit immédiatement offrir ses services à la Turquie à qui elle sous-traite hypocritement le traitement de migrants ayant vocation à l’asile. L’UE doit aussi et surtout revoir de fond en comble une politique migratoire dont on constate chaque jour l’échec patent et les conséquences humaines dramatiques. »
Pour l’eurodéputée écologiste Karima Delli :
« Alors que le ministre français de l’intérieur Bernard Cazeneuve est en déplacement en ce moment même à Calais sur la problématique des migrants, ce nouveau drame montre l’incapacité des Etats de l’Union européenne à bâtir une politique migratoire commune. Jusqu’à présent, les Etats-membres ferment les frontières nationales et sous-traitent le travail de lutte contre les trafics d’êtres humains aux pays voisins, dont la Turquie. De Calais au Bosphore, de Ceuta à Lampedusa, la politique sécuritaire de fermetures de l’espace Schengen entraîne des tragédies non seulement scandaleuses mais parfaitement évitables. L’Europe qui prêche partout en faveur des droits de l’homme, reste porte close pour les réfugiés qui fuient la guerre. Il faut pourtant se rendre à l’évidence: si nous voulons lutter contre la traite des êtres humains et le trafic des passeurs, la réponse ne peut être que de permettre un accès légal et sûr pour les réfugiés vers l’Europe. »