En finir avec le double langage des sociaux-démocrates sur TAFTA et CETA !
« Les dirigeants sociaux-démocrates européens commencent enfin à exprimer des réserves sur la négociation en panne du Tafta. Mais, par un étonnant tour de passe-passe, ces critiques semblent solubles dans le Ceta. Sans broncher, le gouvernement français par exemple se dit prêt à le signer. Balayant d’un revers de main la contestation massive des tribunaux privés arbitraux, le gouvernement promeut cette justice parallèle qui ne bénéficie qu’aux multinationales et leur permet d’attaquer les Etats et les collectivités locales qui chercheraient à réguler sur l’environnement, la santé, les services publics ou encore la protection des données.
Pire, non satisfaite de transférer, dans le cadre du Ceta, notre souveraineté juridique et notre droit à réguler aux firmes canadiennes comme aux dizaines de filiales de groupes américains et européens installées au Canada, la France a pris, avec l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas et la Finlande, l’effrayante initiative d’étendre ces tribunaux d’arbitrage privés à l’ensemble de l’Union européenne.
Si le projet européen des sociaux-démocrates réunis à Rome c’est, à l’image des conservateurs, de diluer un peu plus le projet européen dans le libre-échange transatlantique et de transférer nos choix démocratiques vers les firmes, les Européens se détourneront toujours plus d’une Union qui renonce à réguler le commerce et à les protéger.
L’absence de réponse aux dégâts de la mondialisation libérale par la régulation internationale alimente toutes les dérives nationalistes. La faute politique est dramatiquement lourde.
C’est pourquoi, les Verts demandent à François Hollande et aux dirigeants socio-démocrates européens de s’opposer à la signature du Ceta et de renoncer aux tribunaux d’arbitrage qui minent nos démocraties. »
A lire également, la tribune de Yannick Jadot dans Alterecoplus : Tafta et Ceta, le grand bluff français ?