Perturbateurs endocriniens : Comment la Commission européenne a cédé à la pression des lobbies industriels
Réaction conjointe de Michèle RIVASI, membre Verts-ALE de la commission Environnement et santé publique, Yannick JADOT, Vice-Président Verts-ALE de la commission du Commerce international et Karima DELLI, membre de la commission des Affaires sociales:
« Problèmes d’infertilité, obésité, diabète… Les perturbateurs endocriniens annoncent un scandale sanitaire sans commune mesure. Dans les médicaments, les plastiques, les cosmétiques, on les retrouve partout et ils ont encore de beaux jours devant eux. Ces substances qui dérèglent profondément le système hormonal des êtres humains sont dangereuses. De nombreuses études scientifiques le confirment. Au Parlement européen, les écologistes se battent depuis des années pour que l’Union européenne fixe un cadre réglementaire strict pour ces substances qui peuvent être nocives, même à des doses infinitésimales.
{Pourtant, la Commission européenne semble ignorer toutes les alertes scientifiques qui se multiplient depuis une vingtaine d’années. Elle aurait dû encadrer ces substances depuis 2013 mais elle n’a toujours rien fait. Pour être plus précis, la Commission n’ignore en fait rien, mais elle choisit les gens qu’elle veut écouter et, notamment, dans le cadre des négociations sur le TAFTA: les lobbies industriels avant tout.
En effet, comme nous l’avons déjà expliqué à plusieurs reprises et comme le raconte minutieusement Stéphane Horel dans son livre qui paraît ce jeudi 8 octobre, si l’exécutif européen ne prend pas de mesures dans ce domaine, c’est qu’il est sous tutelle industrielle, étouffé par le lobby du plastique, dépendant de l’industrie du médicament et intoxiqué par les marchands de pesticides. Nous tenons donc à saluer l’œuvre de Stéphane Horel, qui jette un pavé de plus dans la mare, qu’il est encore temps d’assainir, avant qu’il ne soit trop tard. »