Essai de vignes à Colmar : proposons de vraies solutions
Essai de vigne OGM à Colmar : fausses solutions pour faux problèmes
Les Faucheurs volontaires d’OGM ont mené le 15 août 2010 une action citoyenne de neutralisation de l’essai de vigne OGM réimplanté en juin dans la station de l’INRA de Colmar. Ils ont voulu ainsi répondre à la surdité gouvernementale qui n’a voulu entendre ni les nombreuses critiques des professionnels de la vigne et du vin ni celles de la société civile qui considèrent inutile la poursuite obstinée de cet essai depuis la première implantation de 2005 jusqu’à la première neutralisation de septembre 2009 et malgré son interdiction par le tribunal administratif de Strasbourg en 2009.
José Bové, vice-Président de la Commission Agriculture et Développement rural du Parlement européen, rappelle deux éléments importants de son point de vue : « Au cours du séminaire de l’Agence Nationale de la Recherche de novembre 2008 sur le programme OGM, il avait été mis en évidence au cours d’une communication que l’essai n’obtenait pas les objectifs visés d’éradication du ‘court-noué. Pour moi, ces données auraient dû suffire à arrêter purement et simplement cet essai. Par ailleurs, l’INRA de Colmar, au cours de la même réunion, reconnaissait la nécessité de travailler plus intensément sur les méthodes alternatives naturelles pour lutter contre cette maladie de la vigne. L’Institut et le Gouvernement ont pourtant persisté. Aussi ne faut-il pas s’étonner de cette action de désobéissance civique à Colmar aujourd’hui que je soutiens. »
José Bové ajoute : « Le virus du court-noué est un problème agronomique, sanitaire et de conduite des cultures (absence de rotation) qui peut trouver des solutions innovantes par une recherche participative dont les paysans ont besoin. Elle doit être orientée vers des alternatives multiples dont les pistes existantes doivent être approfondies, alternatives issues des savoir-faire paysans et de leurs capacités d’organisation en lien avec la recherche et non uniquement de stratégies d’acceptation des biotechnologies OGM par un comité de suivi critiquable et critiqué comme à Colmar. Plutôt que de le consacrer à la poursuite d’une voie de recherche dans l’impasse, l’argent public serait très certainement beaucoup mieux utilisé pour faire avancer des solutions respectueuses de l’environnement, de la biodiversité et du travail au sein de la filière viticole en particulier en agriculture biologique. »