Flottille de la liberté : intervention en AFET

2 juin 2010
Mon intervention en commission Affaires étrangères ce mardi 1er juin:

« Une délégation conjointe des Commissions DROI, BUDG et AFET a pu entrer à Gaza la semaine dernière, malgré l’opposition des autorités israéliennes. Déjà en décembre 2009, notre délégation UE-PLC avait été empêchée d’entrer à Gaza… Les protestations du président Buzek n’ont manifestement pas convaincues les autorités israéliennes. Cette fois l’ensemble des députés de la délégation a refusé de se soumettre au diktat israélien. Et à l’initiative d’Eva Joly, présidente de la Commission Développement, nous avons pris contact avec les autorités égyptiennes qui ont facilité notre entrée à Gaza via le passage de Rafah.

Une fois entrés à Gaza, nous avons compris tout de suite pourquoi Israël refuse de nous laisser entrer dans cette prison à ciel ouvert. A Gaza, les gens n’ont pas droit à la vie, ils survivent. On voit les décombres, le dénuement total de la population dont 80% vit sous le seuil de pauvreté… Les écoles bombardées ne sont pas reconstruites et plus de 6000 enfants ne sont pas scolarisés et manquent des calories alimentaires nécessaires. Entre 50% et 60% de la population de Gaza a moins de 18 ans… On ne peut quand même pas leur reprocher d’avoir mal voté en 2006 !

Quant à cette tragédie de la flottille de paix, je considère que l’Europe est aussi responsable de ce qui s’est passé ! L’absence de courage politique de nos gouvernements et de l’Union européenne, l’inaction face aux nombreuses violations du droit international et des droits humains par Israël amène la société civile à prendre des initiatives et des risques démesurés, y compris au péril de leur vies… De la même façon, les citoyens européens ont lancé une campagne de « Boycott, Désinvestissement, Sanctions! » contre l’importation des produits émanant des colonies. Les citoyens, les consommateurs européens, ne supportent pas l’idée de consommer les tomates ou des avocats produits par les Palestiniens sous occupation au mépris de tout respect du droit du travail. L’incapacité de l’Europe à garantir la traçabilité des produits israéliens pousse donc les citoyens à faire des actions de boycott et certains d’entre eux sont même traînés devant les tribunaux !

J’espère que la mort de neuf militants pacifistes de la flottille va amener l’Europe à dire « ça suffit » et à exiger d’Israël de collaborer avec l’enquête internationale et indépendante ! Il faut passer des simples déclarations et condamnations à des actions concrètes ! L’Europe dispose d’un instrument pour faire pression sur Israël : elle peut suspendre l’accord d’association UE-Israël! »

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