G20: les Verts/ALE interpellent le Parlement européen
A neuf jours du G20, le Parlement n’a donc aucune parole officielle sur le sommet; ce que je trouve déplorable. Nous aurons demain un débat de trois heures sur le sujet, pendant lequel la Commission et la Présidence suédoise vont présenter leurs priorités sans que le Parlement n’ait de position publique. Le groupe des Verts a donc fait, seul, un projet de résolution qui synthétise nos priorités pour la régulation du capitalisme financier et la lutte contre le changement climatique, les deux sujets à l’ordre du jour du G20. Vous pouvez le consulter en cliquant ici. Ce texte n’est disponible qu’en anglais et j’en extraits trois points-clés:
– Engagement financier des pays riches pour financer les dépenses des pays du Sud liés à la lutte contre le changement climatique. Les pays du Sud sont à la fois les moins responsables du dérèglement du climat et ceux qui vont le plus en souffrir. Il est donc juste de financer une partie de leurs investissements « verts » et de leurs dépenses d’adaptation pour limiter l’impact négatif du changement climatique sur les populations. Mais pour le moment les Etats du G20 se refusent à mettre des engagements chiffrés sur la table.`
Pittsburg est le bon moment pour prendre cette décision de façon à rassurer les pays du Sud en préparation du Sommet de Copenhague de décembre. La semaine dernière, la Commission européenne a proposé une aide comprise entre 2 et 15 milliards par an pour la période 2013-2020. Le groupe des Verts, comme les ONG, estiment les besoins de financement du Sud à un peu plus de 100 milliards par an. La contribution de l’Union (et de ses Etats membres) doit donc être plus proche des 30 milliards d’euros que des 2 à 15 évoqués par la Commission.
– Création d’une taxe sur les transactions financières. On le sait depuis longtemps cette taxe aurait un double avantage : en diminuant la rentabilité des opérations d’arbitrage à court terme elle peut contribuer à stabiliser le système financier sans nuire aux flux financiers de long terme. Par ailleurs, elle permet de lever des sommes importantes qui peuvent faire l’objet de plusieurs affectations dont la lutte contre la pauvreté, le changement climatique, etc. en fonction de décisions qui doivent être prises dans le cadre des Nations unies.
– Modification de la politique de conditionnalités du FMI : le FMI aide financièrement les Etats en difficulté mais impose des conditions qui conduisent à diminuer les dépenses publiques, privatiser les services publics, etc. On aurait pu croire qu’avec la crise le FMI serait plus souple sur ses conditions d’inspiration libérale qui ont montré toutes leurs limites. Mais il n’en est rien comme le démontre Eva Joly dans un article publié cet été. Cette situation est absurde. Le G20 doit demander au FMI de changer de politique.