Aujourd’hui, la commission Environnement et Santé publique du Parlement européen a voté le rapport Sonik sur l’incidence environnementale de l’extraction des gaz et pétrole de schiste. Ces nouvelles énergies fossiles, qualifiées de non-conventionnelles du fait de leur méthode d’extraction, suscitent de nombreuses attentes en temps de crise. Les écologistes considèrent que nous devons sortir des énergies fossiles pour enfin aboutir à une transition énergétique durable et propre. Satisfaits des résultats du vote, surtout en ce qui concerne l’interdiction d’exploiter ce gaz dans les espaces sensibles, ils soulignent néanmoins la nécessité de règles plus strictes.
Pour
Michèle Rivasi, co-rapporteure du rapport Sonik de la commission Environnement, la précipitation ne doit pas aveugler les décideurs européens et nier le droit d’opposition légitime des communautés locales :
« Le vote d’aujourd’hui n’est ni une victoire pour les écologistes, ni une victoire pour les promoteurs des gaz de schiste. Il est par contre un signal important : la législation européenne est insuffisante pour encadrer l’exploitation de ces énergies fossiles et de nombreux doutes restent encore à éclaircir. La Commission européenne a publié trois études indépendantes, et celle concernant l’incidence environnementale est à charge contre la fracturation hydraulique. Le retour d’expérience américain n’est pas bon : fuite des puits aggravant le bilan carbone présumé bon des gaz de schiste, fuite de gaz et de produits chimiques dans les aquifères et notamment les nappes phréatiques, aggravation de la sécheresse du fait d’une importante utilisation d’eau, détérioration du cadre de vie du fait du balai incessant de camions et même impact sur la biodiversité. Cessons de vouloir relancer la croissance par la destruction de notre patrimoine. »
Sandrine Bélier, membre des commissions Environnement et Pétitions, ajoute : « Le vote d’aujourd’hui en Commission Environnement est une nouvelle étape de la bataille que nous menons au Parlement Européen depuis 3 ans contre la possibilité de développement irraisonné et non contrôlé de l’exploration et exploitation des gaz et pétroles de schistes sur le territoire européen. Elle fait écho aux préoccupations, oppositions et interpellations des citoyens européens qui nous ont saisis par la voie de la Commission des pétitions. Au regard des bilans négatifs avérés de ce choix énergétique (sur l’eau, les paysages, le climat et l’économie), il est de notre responsabilité, que l’extraction des gaz et pétroles de schistes soient aujourd’hui suspendue et ne reviennent pas par la petite porte par de prétendues expérimentations ».
Et les deux eurodéputées de conclure : « Les décideurs, européens comme nationaux, doivent garder à l’esprit que cet enjeu ne concerne pas seulement le mix énergétique mais surtout la démocratie locale. Nous sommes les garants de l’intérêt général et nous devons respecter le droit des citoyens à préserver leur cadre de vie. Ces enjeux concernent les valeurs même de la démocratie européenne. »