Gouvernance économique : le Parlement européen dans le mur de l’austérité
Point négatif : le paquet législatif final qui a été adopté le mercredi 28 septembre 2011 ignore les origines de la crise et ne construit pas un cadre de gouvernance économique à long terme. Il met l’accent sur les politiques d’austérité menées de manière simultanée dans les Etats-membres, alors qu’elles sont un cocktail autodestructeur : en plongeant les Etats dans la récession, en accroissant le déficit et en réduisant les recettes fiscales… comment sortirons-nous du cercle vicieux de la dette ?
Les Verts reconnaissent totalement la nécessité de poser des limites fortes et contraignantes aux déficits publics mais il faut le faire en tenant compte de la justice sociale et des investissements futurs dont l’UE a besoin pour assurer la durabilité de l’économie. Ce qui suppose de s’appuyer sur les recettes fiscales tout autant que sur les dépenses publiques. En refusant cette approche, le paquet risque d’exacerber la pauvreté et de détruire le soutien populaire au projet européen déjà mis à mal.
Des pas beaucoup plus audacieux doivent être faits pour résoudre les défis auxquels nous faisons face ! Cela implique une Union fiscale, sociale et donc politique beaucoup plus poussée, reposant notamment sur des euro-obligations combinées à une discipline et une convergence fiscales, de même qu’une augmentation des ressources propres pour le budget européen. Il apparaît évident qu’un tel projet ne pourra être mené que par une autre majorité politique, à la fois au Parlement Européen et dans les Etats-membres.
Surveillance macroéconomique
Point positif : le paquet adopté prévoit la mise en œuvre d’un cadre de surveillance macroéconomique qui devrait aider à identifier les déséquilibres qui mettent en péril le fonctionnement de l’union monétaire. Comme les expériences irlandaises et espagnoles l’ont montré, un tel cadre s’avère nécessaire, étant donné que les problèmes auxquels l’UE est confrontée actuellement ne trouvent pas pour la plupart leur origine dans une mauvaise gestion des finances publiques mais plutôt dans des déséquilibres macroéconomiques et financiers excessifs. Le fait que les surplus comme les déficits excessifs, ainsi que les niveaux de dette privée fassent désormais l’objet d’une attention rigoureuse constitue clairement une amélioration majeure.