Grèce : un accord consenti ? Non, le pays est humilié N’acceptons pas ce marché de dupes
Et nos dirigeants européens d’entamer la polyphonie du « on a sauvé la zone euro », comme en d’autres temps et d’autres lieux, leurs prédécesseurs se vantaient d’avoir su, coûte que coûte, préserver la paix.
Les Grecs pouvaient-ils refuser ? Non
Les défenseurs de l’accord passé entre les institutions – comprendre la Troïka – et la Grèce, arguent de son acceptation par les dirigeants grecs eux-mêmes.
Nous doutons de la pertinence d’un tel argument. Tout accord doit reposer sur un consentement libre et en droit, un contrat obtenu sous la contrainte ou la menace est nul et non avenu. Les Grecs ont-ils librement consenti à cet accord ? Ont-ils eu la capacité objective de le refuser ?
Évidemment non, leur choix se limitait à la survie sous perfusion d’une part ou la faillite d’autre part. Les États créanciers, après avoir sauvé leurs propres établissements financiers et écarté le risque systémique, ont abusé de leur position dominante pour imposer politiquement à la Grèce un véritable diktat et s’assurer des garanties sur ses actifs.
Lorsque l’Europe renonce à avancer sur la voie d’un compromis pour contraindre un État faible et aux abois, elle renonce à ses valeurs fondatrices, car il n’y a normalement dans l’Union, ni grand, ni petit État, et le respect doit être égal pour tous, sans distinction.
Retrouvez la suite de la tribune de Karima DELLI, PAscal DURAND et Cécile DUFLOT sur le site du Plus de L’Obs :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1397580-grece-un-accord-consenti-non-le-pays-est-humilie-n-acceptons-pas-ce-marche-de-dupes.html