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Grèce : un accord consenti ? Non, le pays est humilié N’acceptons pas ce marché de dupes

Il n’y croit pas, mais déclare avoir signé l’accord avec les créanciers pour « éviter le désastre ». Voici les propos tenus par le Premier ministre grec Alexis Tsipras. En effet, ce troisième plan de sauvetage ne fait pas l’unanimité. Karima DELLI, Pascal DURAND, députés européens et Cécile DUFLOT députée s’insurgent.
Vae victis – « malheur aux vaincus » – telle est la nouvelle devise de l’Europe. Finies les foutaises humanistes d’une Europe « unie dans la diversité », bienvenue dans un continent au diapason d’une mondialisation galopante, celle où les rapports de force et les égoïsmes nationaux priment sur toute forme de solidarité et de construction commune et donc sur l’intérêt général européen.

Et nos dirigeants européens d’entamer la polyphonie du « on a sauvé la zone euro », comme en d’autres temps et d’autres lieux, leurs prédécesseurs se vantaient d’avoir su, coûte que coûte, préserver la paix.

Les Grecs pouvaient-ils refuser ? Non

Les défenseurs de l’accord passé entre les institutions – comprendre la Troïka – et la Grèce, arguent de son acceptation par les dirigeants grecs eux-mêmes.

Nous doutons de la pertinence d’un tel argument. Tout accord doit reposer sur un consentement libre et en droit, un contrat obtenu sous la contrainte ou la menace est nul et non avenu. Les Grecs ont-ils librement consenti à cet accord ? Ont-ils eu la capacité objective de le refuser ?

Évidemment non, leur choix se limitait à la survie sous perfusion d’une part ou la faillite d’autre part. Les États créanciers, après avoir sauvé leurs propres établissements financiers et écarté le risque systémique, ont abusé de leur position dominante pour imposer politiquement à la Grèce un véritable diktat et s’assurer des garanties sur ses actifs.

Lorsque l’Europe renonce à avancer sur la voie d’un compromis pour contraindre un État faible et aux abois, elle renonce à ses valeurs fondatrices, car il n’y a normalement dans l’Union, ni grand, ni petit État, et le respect doit être égal pour tous, sans distinction.

Retrouvez la suite de la tribune de Karima DELLI, PAscal DURAND et Cécile DUFLOT sur le site du Plus de L’Obs :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1397580-grece-un-accord-consenti-non-le-pays-est-humilie-n-acceptons-pas-ce-marche-de-dupes.html

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