Hécatombe des abeilles : le Parlement ignore l’impact des pesticides
Pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, membre de la commission Environnement et Santé publique du Parlement, cette position est inacceptable. Non seulement, elle favorise une fois de plus les industriels mais elle ignore les causes réelles de l’hécatombe des abeilles : « Les découvertes scientifiques ont démontré notamment l’impact mortel de l’exposition à de faibles doses de pesticides. Notre action doit plutôt être guidée par un principe de précaution. » Pour donner leur point de vue, les eurodéputés écologistes ont déposé une résolution alternative dans laquelle ils font valoir les véritables raisons de cette épidémie. Pour eux, la meilleure réponse à cette crise est de cesser la monoculture intensive en Europe « qui aboutit à la disparition des plantes mellifères indispensables à la survie des espèces pollinisatrices ».
José Bové, membre de la commission Agriculture, montre du doigt l’effet du pollen OGM dans l’alimentation du « couvain », c’est-à-dire l’ensemble des œufs, larves et nymphes, protégés par les nourrices (ouvrières d’abeilles). « Cet impact n’a pas été évalué au titre des risques environnementaux par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, dénonce l’eurodéputé EELV. Les OGM sont une technique totalitaire qui ne laisse aucun espace à une agriculture respectueuse de l’environnement. Face à des risques inconnus, là aussi, le principe de précaution doit prévaloir. »
La contamination des miels par du pollen OGM est démontrée dans les pays d’Europe qui ont choisi de tester ce mode de culture. Une décision de la Cour européenne de Justice a déjà mis en évidence, le 6 mai 2011, que le pollen n’a pas été officiellement pris en compte en tant que constituant du miel. Ce qui rend complexe la traçabilité et l’étiquetage des cultures OGM… et à terme, condamne les apiculteurs à subir de graves préjudices économiques.
Un commentaire
la situation en france est catastrophique: des centaines d’apiculteurs professionnels et amateurs laissent tomber leur activité pour cause de surmortalité de leurs cheptels d’abeilles.
Cette surmortalité est causée par les pesticides (notamment les sinistrement emblématiques gaucho et cruiser, mais pas que..), mais aussi désormais par le frelon asiatique. Sur ce dernier, j’ai entendu ce matin B. Lemaire, ministre de tutelle, qui n’a pas l’air de vraiment se rendre compte des ravages causés par le frelon asiatique.
A défaut de lui opposer un prédateur naturel, il est grand temps que les pouvoirs publics se bougent massivement sur la prolifération de cet insectenuisible pour la biodiversité, et qui est en outre piqueur (ce qui pose aussi des problèmes de sécurité et de santé publiques).
Est-ce que l’accord PS-EELV prend des engagements clairs et fermes à ce sujet?
cordialement