Immigration : une autre politique européenne est possible
La politique migratoire de l’UE par le biais de Frontex (agence de gestion des frontières extérieures) et par l’externalisation de ces politiques vers les pays dans lesquels transitent les migrants, a provoqué la mort en Méditerranée depuis deux décennies de plus de 22 000 personnes fuyant la misère, la guerre et les persécutions. Cette situation abominable est une conséquence directe de la logique implacable des politiques répressives mises en place par les Etats membres, retranchés derrière leur forteresse Schengen. Tétanisés par la montée inexorable des populismes dans leurs frontières, les dirigeants européens continuent de faire la course à la surenchère sécuritaire sur le dos des migrants, oubliant au passage tant leur tradition d’accueil vis-à-vis notamment des demandeurs d’asile fuyant des pays en guerre que le respect minimum des droits humains et de l’esprit de la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
Pourtant, une autre politique migratoire de l’Union européenne est non seulement possible, mais surtout urgente et souhaitable, le non respect des droits des plus fragiles constituant bien souvent le premier pas d’un recul des droits et libertés de l’ensemble des citoyens.
C’est pourquoi, alors que le Parlement débattait cette semaine dans l’hémicycle de la politique migratoire de l’UE, les eurodéputés Europe Ecologie ont participé mercredi 26 novembre à une journée de mobilisation, à l’appel du collectif pour une autre politique migratoire, afin de remettre les droits humains au cœur de l’Europe. Eva Joly, Michèle Rivasi et Ernest Urtasun ont participé notamment à une chaîne humaine devant le Parlement, pour se faire l’espace de quelques instants les porte-paroles nécessaires des migrants.
Pour Eva Joly:
« Le chaos du monde jette des millions de femmes et d’hommes sur les routes de la migration. Nous ne pouvons ni rester indifférents à leur sort, ni laisser les populistes de tous bords instrumentaliser leurs histoires et leurs parcours pour renforcer encore et toujours les frontières européennes. Renforcer les contrôles, sous-traiter la surveillance des frontières à des régimes autoritaires n’aboutissent qu’à rendre les voies de migrations plus dangereuses, qu’à multiplier les pertes humaines. L’Union européenne gagnerait à être solidaire, à ouvrir des voies légales de migration pour tous, à voir dans les migrants une chance plutôt qu’une menace. »
Vidéo de l’action;