L’accès à Gaza interdit aux Eurodéputés : réaction de Nicole Kiil-Nielsen, Députée européenne Europe Ecologie
Bruxelles, le 9 décembre 2009
Une délégation officielle du Parlement européen est actuellement en
Palestine. Elle avait obtenu l’autorisation des autorités israéliennes de
se rendre à Gaza. Au dernier moment pourtant, les huit députés de la
délégation se sont vus interdire l’entrée à Gaza « pour raisons de
sécurité » selon l’explication officielle.
« Difficile à croire », affirme Nicole Kiil-Nielsen, Députée Europe
Ecologie membre de la délégation, « alors que l’annulation est venue
quelques heures à peine après la réaffirmation par le Conseil européen de
sa position ferme en faveur d’un Etat palestinien indépendant dans les
frontières de 1967 et son soutien à l’idée de Jérusalem comme capitale
commune d’Israël et de Palestine. »
La mission dans la bande de Gaza avait trois objectifs :
– vérifier les conditions de vie des habitants de Gaza soumis aux
restrictions continues imposées par Israël;
– inciter les membres du Conseil législatif palestinien à se réconcilier
avec leurs collègues cisjordaniens, condition essentielle à
l’établissement d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967;
– vérifier l’efficacité des fonds européens dans la zone.
« Cette mission était donc autant dans l’intérêt de la sécurité d’Israël
que dans celle des Palestiniens » insiste Nicole Kiil-Nielsen, regrettant
que « cette interdiction, qui traduit un manque d’ouverture politique
vis-à-vis des élus européens, va nuire aux relations entre le Parlement
européen et les autorités israéliennes. La paix au Proche-Orient passe
par la fin du blocus à Gaza, elle ne sera obtenue que grâce à un processus
politique ouvert et démocratique et non en affamant et détruisant les 1,5
millions d’habitants de Gaza » conclut la Députée européenne.
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Avant son départ Nicole Kiil-Nielsen avait répondu aux questions d’Europeecologie.eu
« Les délégations officielles du Parlement européen qui se rendent dans
les pays partenaires sont un outil efficace de la diplomatie
parlementaire »
europeecologie.eu : Vous allez participer à une délégation parlementaire en Palestine. pouvez vous nous expliquer le principe et l’objet de ce voyage ?
Nicole Kiil-Nielsen : Les délégations officielles du Parlement européen qui se rendent dans
les pays partenaires sont un outil efficace de la diplomatie
parlementaire. La règle veut qu’on y rencontre nos homologues. En
l’occurrence, on va se réunir avec les élus du Conseil Législatif
Palestinien, les ONG et la société civile, les associations des
réfugiés, les agences de l’ONU comme UNRWA et OCHA et les représentants de
la délégation de la Commission européenne. Les délégations du PE se
composent des membres de différents groupes politiques.
Dans cette délégation pour la Palestine, je suis la seule députée qui
représente le groupe des Verts/ALE.
L’objet de notre voyage est tout d’abord d’essayer de prendre le pouls de
la situation politique, humanitaire et sociale très difficile, voire
catastrophique que les Palestiniens vivent en Cisjordanie, à Jérusalem et
particulièrement à Gaza. Pour ma part, c’est un signal très fort que le Parlement Européen envoie en se rendant à Gaza un an après l’attaque israélienne et où toute une population souffre du blocus continu.
europeecologie.eu : Quel est le programme de ce déplacement ?
Nicole Kiil-Nielsen: « Le programme de ce déplacement est très chargé mais très intéressant aussi: lors de ces 4 jours de mission, on va se rendre à Hébron, à
Jérusalem Est, à Bethlehem, à Ramallah et enfin à Gaza. Les rencontres
sont prévues avec l’ONG Breaking the Silence (ONG israélienne
d’ex-militaires qui luttent contre la politique d’occupation de l’Etat
d’Israël) et d’autre ONG israéliennes et palestiniennes, les élus de
Conseil législatif Palestinien, le Maire d’Hébron, les représentants du
centre de réhabilitation d’Hébron, le Premier Ministre palestinien Salam
Fayad, les représentants d’UNRWA et la Commission Européennes. »
europeecologie.eu : Qu’attendez vous de cette délégation ?
Nicole Kiil-Nielsen : « J’attends beaucoup de cette mission. J’espère que notre visite à Gaza et
en Cisjordanie va permettre à certains de mes collègues, qui se rendent
en Palestine pour la première fois, de découvrir la situation réelle sur
le terrain. J’espère ensuite qu’on réussira à apporter notre message de
soutien à la population de la bande de Gaza qui connaît une situation
invivable et tragique depuis un an. J’espère, enfin, que le rapport de notre
mission servira comme base à de futures résolutions ou déclarations du Parlement Européen
et de l’Union européenne. »