L’urgence à présent est de rendre la dette grecque soutenable et de redonner une perspective au pays
« L’aval de l’Eurogroupe et des « institutions » sur les mesures proposées par le gouvernement grec est un signal encourageant. D’autant plus que ces instances n’ont pas opposé d’objection de principe aux mesures visant à soulager la crise sociale et humanitaire que connaît le pays. Nous saluons par ailleurs la décision de ce nouveau gouvernement d’enfin s’attaquer à l’évasion fiscale et à la corruption, de réformer l’administration publique et le système judiciaire en collaboration avec la Commission européenne.
La liste des réformes doit à présent être spécifiée et finalisée d’ici fin avril. Maintenant que le pire a été évité, l’urgence est de travailler à une solution globale répondant à la fois à la crise économique et au fardeau de la dette insoutenable du pays. Une dette qui n’est pas soutenable et a induit le pays dans une escalade de mesures d’austérité en échange de prêts. Et il serait insensé d’attendre d’un pays si durement touché par la crise qu’il rembourse en priorité sa dette au détriment des besoins sociaux et des services publics les plus élémentaires.
La solution passe donc par des objectifs réalistes de remboursement de la dette, l’extension de maturité des prêts actuels et la réduction des taux d’intérêts. Celle-ci implique également une revue à la baisse de l’objectif d’excédent primaire pour le pays qui démarrerait à 1,5% en 2015. Il va de soi que la résolution de la crise de la dette nécessite simultanément des réformes permettant le redémarrage de l’économie grecque selon une trajectoire durable.«