Le nouvel incident dans le Golfe du Mexique relance la nécessité d’une réglementation de prévention européenne
dans le Golfe du Mexique. Cinq mois seulement après le début de la marée
noire, une nouvelle fois, des vies humaines sont mises en danger, une
nouvelle fois la sécurité passe à la trappe.
Une plateforme de production de pétrole et de gaz a pris feu jeudi dernier
dans le Golfe du Mexique. Cinq mois seulement après le début de la marée
noire, une nouvelle fois, des vies humaines sont mises en danger, une nouvelle fois la sécurité passe à la trappe. Il est urgent de remettre en cause notre consommation de pétrole et d’encadrer l’exploitation et la production par une réglementation stricte et contraignante. Un rappel : il n’existe pas de réglementation claire à ce sujet dans l’Union européenne, nos exploitations et plateformes courent les mêmes risques.
Le 14 juillet dernier, la Commissaire à l’énergie a indiqué qu’une évaluation serait conduite sur la situation des exploitations et plateformes cet été. Au Parlement européen, une résolution est en préparation en commission parlementaire Environnement sur les plates formes et exploitations pétrolières en Europe. Les premières discussions ont eu lieu ce 6 septembre, à Strasbourg, au sein de la commission parlementaire du PE. Sandrine Bélier et Michèle Rivasi, membres de cette commission, y ont indiqué les priorités et orientations d’une position et d’une action européenne.
Pour Sandrine Bélier (Verts/ALE) , membre de la commission environnement du PE : « Nous ne devons pas attendre un nouvel incident pour agir au plus vite. Il est urgent pour l’UE de mettre en place une réglementation stricte et contraignante, pour prévenir de tels accidents. La priorité au profit ne
doit plus être légitimée, il nous faut exiger la transparence des
compagnies pétrolières, il nous faut agir pour une politique de prévention
des accidents, l’exigence de renforcer le contrôle des installations
pétrolières, d’améliorer et d’imposer aux exploitants les investissements
nécessaires. Des millions de dollars ont déjà été dépensés aux Etats-Unis,
nous vivons une crise sociale, économique et environnementale, l’UE, ses
citoyens, ses entreprises ne peuvent pas, ne peuvent plus, mettre en danger
la vie des hommes, leurs emplois et les écosystèmes dont nous dépendons.
Les outils européens existent, à nous d’initier cette législation axée sur
la prévention, la réduction de notre consommation de pétrole, des règles
strictes de sécurité, des plans d’urgence en cas d’accidents, des
inspections systématiques des installations et enfin une totale
transparence des compagnies pétrolières. »
Pour Michèle Rivasi (Verts/ALE), membre de la commission environnement du
PE : « Encore une fois, l’industrie pétrolière nous prouve que la technologie
qu’elle développe et utilise est source de défaillances multiples.
Heureusement, nous n’avons à compter ni victime, ni pollution. Mais comme
toujours, le manque d’information et de transparence nous empêchent de
connaître les raisons de cette explosion. On emploie le conditionnel, on
essaie de nous rassurer, mais au final qu’est-ce qui change concrètement?
La récente médiatisation des risques du forage en eau profonde permet de
démontrer que des accidents ne sont pas rares, mais au contraire bien trop
fréquents. Ces accidents à répétition ne doivent pas devenir une fatalité,
les autorités politiques doivent brider la soif des compagnies pétrolières,
les responsabiliser et donc de fait, proposer des législations plus
contraignantes. Tant que la sûreté des installations ne sera optimale, nous
ne pouvons continuer à accepter de telles prises de risque. L’idée d’un
moratoire sur les forages en eau profonde se précise de plus en plus, et
l’UE doit montrer l’exemple car les coûts de l’inaction risquent de
dépasser ceux de l’action ».