Le «secret des affaires» contre la démocratie en Europe
Ce projet de directive fait du droit à l’information une exception, transformant le pouvoir judiciaire en censeur définissant la légitimité d’une révélation. Le secret des affaires est une arme de dissuasion massive contre l’information, les lanceurs d’alerte et les journalistes.
Le 1er juin dernier, la commission du Parlement européen chargée d’enquêter sur le scandale de l’optimisation fiscale en Europe accueillait Antoine Deltour, l’homme par qui le scandale Luxleaks a été révélé. Incontestablement, cela marque une étape cruciale. Pour la première fois en effet, une institution européenne reconnaissait et saluait le courage de ce jeune homme. Des parlementaires de tous bords politiques ont alors salué l’action de ce lanceur d’alerte, remercié d’avoir agi, malgré les risques et la pression qu’il avait dû supporter. Le mois précédent, ils avaient reçu et salué le travail d’Edouard Perrin, le journaliste de Cash Investigation qui, avant l’heure, avait révélé les informations en provenance du Luxembourg. Or tous deux sont aujourd’hui poursuivis par la justice du Grand-Duché pour violation du secret des affaires. De quoi est-il question ? D’une tentative de bâillonner celles et ceux qui, demain, seraient tentés de porter à la connaissance des citoyennes et des citoyens des informations d’intérêt public.
Retrouvez la suite de cette tribune de Pascal DURAND, Eva JOLY, Michèle RIVASI avec Aurélie FILIPPETTI, Corinne LEPAGE et Christian PAUL sur Libération.fr ici :
http://www.liberation.fr/debats/2015/06/15/le-secret-des-affaires-contre-la-democratie-en-europe_1329928