Les Ministres de l’intérieur de l’UE campent sur leurs positions sécuritaires
« Aux antipodes du souhait exprimé par le Président du Parlement européen que le drame de Lampedusa marque un tournant de la politique migratoire de l’UE, le Conseil Justice et Affaires intérieures a décidé de renforcer la lutte contre « la criminalité et l’immigration illégale » en faisant appel à Frontex. La stratégie reste fondamentalement la même : un migrant sauvé est d’abord un migrant refoulé. L’annonce d’une vaste opération de sauvetage de Chypre jusqu’à l’Espagne par la Commission européenne reste abstraite en l’absence d’analyse de l’échec de l’opération Hermès au large de Lampedusa et sans détails sur ses objectifs et modalités. Nous attendons à cet égard des précisions dans les prochains jours.
Les citoyens sont en droit d’attendre de la part de l’UE plus de lucidité, de solidarité et d’esprit de responsabilité. Aux dizaines de milliers de réfugiés, de Syrie ou d’Afrique, en besoin manifeste de protection, l’Union doit ouvrir ses ambassades pour délivrer des visas humanitaires, laisser ouvertes les voies d’accès à son territoire, réinstaller et activer son dispositif de protection temporaire, bref rompre avec la criminalisation de l’immigration et renouer avec sa promesse de libertés. »
Daniel Cohn-Bendit, co-président du groupe des eurodéputés Verts/ALE ajoute :
« Comme il n’existe pas de réelle politique migratoire européenne, l’UE ressemble à une maison construite sans portes et c’est donc par les fenêtres que les migrants tentent de rentrer. Pour sauver des vies humaines et éviter des tragédies comme Lampedusa, les Etats-membres doivent adopter des règles communes en faveur de l’immigration légale et les demandeurs d’asile doivent être en mesure d’obtenir un statut de réfugié, ce qui requiert un accès absolu au territoire de l’Union. »