Levée de l’immunité diplomatique de Giovanni Kessler, directeur de l’organisme européen de lutte anti-fraude
Malgré les nombreux appels du Parlement européen à la transparence, et les soupçons portés sur le rôle de l’industrie du tabac dans cette affaire digne des plus grands romans d’intrigue policière, l’obscurité reste grande. Mais aujourd’hui l’un des acteurs de ce véritable scandale européen, M. Giovanni Kessler, directeur de l’Office européen contre la fraude (OLAF), verrait son immunité diplomatique levée pour répondre à l’enquête menée par la justice belge. J’ai pris une part active pour faire la lumière sur ce dossier, et j’ai été entendu comme témoin par les mêmes autorités.
L’annonce par la presse de la levée de l’immunité diplomatique de M. Giovanni Kessler fait l’effet d’une bombe. Je me félicite de cette annonce en attendant une confirmation officielle de la Commission européenne.
Depuis octobre 2012, j’ai accusé M. Kessler d’avoir mené une enquête illégale et à charge contre l’ex-Commissaire Dalli. Les conclusions de cette enquête bâclée avaient été utilisées par M. Barroso pour limoger sans ménagement le Commissaire Dalli le 16 octobre 2012. Cette décision va permettre à la police belge d’interroger Giovanni Kessler sur les nombreuses zones d’ombre qui existent encore sur ce dossier. J’ai depuis quelques jours en ma possession l’enregistrement intégral de l’interrogatoire de Madame Gayle Kimberley à l’origine de ce scandale. Cette bande son montre les fautes commises par Giovanni Kessler dans l’exercice de ses fonctions.
Mme. Catherine Day, ancienne Secrétaire Générale de la Commission européenne, doit être entendue par la justice belge pour s’expliquer sur le rôle qu’elle a joué dans cette affaire. Et dans ces conditions, l’immunité diplomatique de M. Barroso doit être également levée pour qu’il puisse apporter son témoignage aux autorités judiciaires belges. »
José Bové