MON 810 : c’est reparti pour 10 ans ?

2 avril 2010
Avec le printemps, les débats sur la mise en culture du maïs Monsanto 810 en Europe vont refleurir. La décision de renouveler son autorisation est actuellement entre les mains de la Commission européenne qui devrait se prononcer dans les semaines qui viennent. Alors que l’Italie vient juste de l’interdire sur son territoire…
Les expertises rendues par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) sont déjà largement débattues. En juin 2009, cette instance qui évalue les risques relatifs à la sécurité des aliments destinés à l’alimentation humaine et animale, a donné une opinion favorable à la reconduction de l’autorisation du MON 810. Tout un symbole : ce maïs transgénique était le premier OGM autorisé à la culture en Europe. Il est aujourd’hui cultivé dans six pays-membres, principalement en Espagne. Mais la preuve de son innocuité est encore à faire selon José Bové, eurodéputé Europe écologie. En effet, l’évaluation elle-même pose problème car elle s’appuie principalement sur les informations transmises par les firmes qui commercialisent les semences : « Il faut remettre à plat la manière dont travaille l’AESA pour plus de transparence », explique le député européen qui souligne les difficultés rencontrées par les instances nationales pour faire elles-mêmes ces analyses.


par EurodeputesEE

Clause de sauvegarde

Dans le doute, mieux vaut suspendre la mise en culture des OGM. Au nom de ce principe de précaution, six Etat-membres ont déjà choisi de ne pas cultiver le MON 810 sur leur territoire allant à l’encontre de la décision de l’exécutif européen s’appliquant à tous les Etats-membres. C’est le cas de la France qui a fait jouer la clause de sauvegarde en février 2008. Cependant, l’arrêté signé à l’époque par Michel Barnier alors ministre de l’agriculture n’était que temporaire… perdant sa validité le jour où serait renouvelée l’autorisation du MON 810 en Europe. La France va donc devoir trancher à nouveau (via le Haut-Conseil des biotechnologies créé en avril 2009). Et peut-être s’opposer à José Manuel Barroso. Le président de la Commission européenne qui est réputé être très favorable aux OGM a voulu forcer l’Autriche et la Hongrie en mars 2009 à lever leur moratoire sur le MON 810, invoquant le risque de plainte de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le non de l’Italie

Le débat se poursuit et l’Italie a pris position fin mars en annonçant l’interdiction de la culture du MON 810 dans le pays : Luca Zaïa, le ministre de l’agriculture a pointé du doigt « le manque de garanties pour assurer la coexistence des cultures d’OGM et conventionnelles, voire bio ». Et puis il y a la Suisse : début mars, son gouvernement a décidé de prolonger de trois ans le moratoire global sur toutes les cultures d’OGM en plein champ sur le territoire, mettant en cause le manque de données scientifiques. A quand la même chose en France ?

Lire aussi : L’effet domino de la contamination par les OGM.

Vidéo : Actions et réactions de José Bové, eurodéputé Europe écologie.

A télécharger sur Internet : Greenpeace et Friends of earth ont réalisé une étude-critique des expertises réalisées par l’AESA au sujet du MON 810.

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