Manifestations en Turquie : le chemin de la démocratie passera par Gezi Park

3 juin 2013
Un mouvement de contestation antigouvernementale agite depuis cinq jours l’ensemble de la Turquie. Pour Hélène Flautre et Daniel Cohn-Bendit, l’usage excessif de la force par la police à l’encontre de manifestants pacifistes et le silence des médias classiques turcs sont les symptômes d’un profond malaise dans le système politique turc. Communiqué de presse.
Commentant les manifestations publiques en Turquie et la réaction violente des autorités, Hélène Flautre, présidente de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie, déclare :

« Les manifestations massives et pacifiques qui ont eu lieu dernièrement en Turquie, l’usage excessif de la force par la police à leur encontre et le silence des médias classiques turcs sont autant de symptômes d’un profond malaise dans le système politique turc.

Les manifestations contre la destruction du parc Gezi exprimaient, au départ, une inquiétude et une frustration croissante vis-à-vis d’une politique de marchandisation excessive de l’espace urbain stambouliote. Cette dernière tend ainsi à ignorer de manière systématique l’avis des riverains ainsi que les conséquences environnementales et sociales des grands projets de réaménagement, toujours plus nombreux.

Ce mouvement spontané a rapidement pris une ampleur inédite dans l’histoire de la Turquie. Il bénéficie du large soutien d’un public hétéroclite et constitue par la même une source importante d’encouragement pour la démocratie et le développement durable en Turquie. C’est pourquoi au lieu de traiter les manifestants de criminels, leurs griefs légitimes devraient être pris en compte au plus vite par les autorités turques et le dialogue rétabli.

Toute réaction disproportionnée de la part de la police à l’encontre de ces manifestants pacifiques doit être sévèrement sanctionnée de même que l’ensemble des personnes arrêtées ces derniers jours dans le cadre de ce mouvement doivent être libérées.

Il est important que l’esprit de concertation et de compromis soit respecté, en commençant par le niveau local. Dans le cas contraire, la frustration populaire et la méfiance ne feront que grandir alors que des opportunités historiques telles que le processus de paix, le processus constitutionnel et la relance des négociations avec l’UE seront gâchées. »

Daniel Cohn-Bendit, co-président du groupe écologiste au Parlement européen ajoute :

« Après s’être détournée de la Turquie au cours des dernières années, l’UE doit accorder plus d’attention aux événements dans ce pays candidat à l’adhésion. Si l’UE veut exercer une certaine influence, elle doit dialoguer directement avec le gouvernement turc sur la façon d’aborder les problèmes de ce pays. Ouvrir les négociations d’adhésion avec la Turquie sur les chapitres cruciaux que sont la justice et les droits fondamentaux (chapitres 23 et 24) serait particulièrement pertinent et opportun ».

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Un commentaire

  • Anonyme dit:
     - 

    Merci à vous pour vos interventions, votre présence au parlement, ça fait chaud au coeur de vous lire, et de pouvoir partager votre lutte pour plus de justice.

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