Méditerranée/mobilité: les migrants ne doivent pas être les grands perdants de la nouvelle politique de voisinage
Le succès de la démocratie dans les pays arabes, que les Etats de l’UE appellent de leurs vœux, ne pourra se passer d’une politique migratoire renouvelée qui réponde pleinement aux aspirations de tous ceux qui luttent pour la démocratie et les droits de l’homme, y compris pour le droit à la mobilité.
En mai dernier, la Commission européenne dessinait les traits d’une politique renouvelée de l’Union européenne vis-à-vis de son voisinage. La Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen était apelée à donner son avis sur cette nouvelle approche , en particulier sur ses aspects migratoires.
Hélène Flautre, rapporteure sur cet avis, a mené à bien les discussions avec les rapporteurs fictifs de chaque groupe pour que la position de la Commission sonne le glas de politiques migratoires totalement complices et dépendantes des régimes dictatoriaux voisins.
Les députés ont ainsi rappelé les principes essentiels que devait incarner cette politique: démocratie, droits de l’Homme, justice sociale…. Aussi, ils invitent le Conseil et la Commission à mettre en place un dialogue structuré avec les autorités des pays tiers afin de progresser vers une libéralisation des visas.
Tout en appelant à questionner l’interdépendance entre aide au développement, sécurité, migration régulière et migration irrégulière, ils rappellent la nécessité d’analyser les causes profondes des flux migratoires afin d’apporter des réponses plus appropriées sur le droit à la mobilité. Quant aux fonds européens, il convient de les orienter davantage vers des projets visant à informer les migrants et à protéger leurs droits. Aussi, les députés appellent à renforcer le contrôle démocratique sur ces questions, notamment par la mise en place d’un mécanisme de suivi associant la société civile à la définition d’objectifs et de critères de référence et par la publication des accords conclus avec des pays tiers
Enfin, la Commission LIBE continue d’alerter sur la situation actuelle afin que l’Union soit à la hauteur de la situation : pour cela, il faut enquêter sur la disparition en mer de « boat people », débloquer sans tarder les négociations sur le programme européen commun de réinstallation et à défaut réinstaller, en partenariat avec le UNHCR, les réfugiés ne pouvant retourner dans leur pays.