Meurtres en série : Chì ci si pò fà ?
La violence est le propre du genre humain ; elle n’est pas davantage le propre du peuple corse que d’autres. Et la fonction d’une société équilibrée est de la maîtriser pour assurer une paix véritable à ses citoyens. Elle le fait par la justice, par l’éducation, et par la répression. L’échec de la société corse à cet égard est patent, la responsabilité de tous est engagée, particulièrement de ceux qui, depuis des décennies, y assument l’exercice du pouvoir.
La responsabilité première est dans les familles, le berceau de l’éducation. Bien des questions se posent sur les mythes véhiculés, sur les éducations amputées par des décennies de « troubles » qui ont entraîné tant de parents dans le tourbillon de l’action violente, de la prison et de la répression. Qui dira le mal fait par la banalisation des armes à feu, que ce soit dans les bagarres entre jeunes sur le campus de Corti, ou par la fascination qu’elles exercent sur ceux qui basculent dans le banditisme?
Mais il y a plus grave encore, à travers l’action d’un État et de ses forces de répression intéressés à la déstabilisation d’une société corse qui aspire à son émancipation. Car si ce climat est délétère pour le peuple corse, et il l’est, a fortiori, pour le projet national corse qui ne peut vivre que des forces positives qui s’engagent pour l’avenir de la Corse.
Comment contrebalancer les effets négatifs de cette chape de violence qui s’est abattue depuis quelques années sur l’île ? Il n’y qu’une solution : faire monter les effets positifs d’un peuple mobilisé pour accomplir son avenir. Aussi, c’est l’ardente obligation de ceux qui aspirent à cette émancipation d’essayer d’apporter leur propre pierre pour trouver des solutions à cet état de fait.
Dans cette Corse ravagée par une violence devenue inextinguible, le mouvement nationaliste a d’abord le devoir de clarifier ses positions. L’option de l’arrêt de la violence politique devra bien, un jour ou l’autre, être mise sur la table en Corse aussi, comme elle l’a été, il y a dix ans, en Irlande du Nord, et comme elle l’est, désormais, au Pays Basque. Dans le climat pesant qui nous oppresse actuellement, le plus vite sera le mieux. Le mouvement nationaliste doit devenir politiquement étranger à toute cette violence qui se déchaîne sur l’île. C’est une question de survie.
Il doit ensuite donner au peuple corse la meilleure image de lui-même. C’est dans la tradition de son action, lui qui a porté la renaissance culturelle, et tant et tant de parcours désintéressés pour le « riacquistu », qu’il soit économique, culturel, environnemental ou social. Dans le climat d’aujourd’hui, le peuple corse est amené à douter de lui-même, et c’est la mission même du mouvement nationaliste de reconstruire sa confiance collective en l’avenir.
Pour cela, il doit porter les propositions sérieuses et réalistes, et il doit donner l’image d’une force consciente, fiable et efficace. Aussi, l’avenir de Femu a Corsica sera déterminant pour l’avenir du peuple corse. Il n’y a plus le temps d’attendre, et la construction de cette alternative politique doit être matérialisée dès les élections législatives passées.
François ALFONSI
Arritti prisenta e so cundulianze afflitte à tutti i soi. Firmarà par sempre u ricordu di a so azzione par fà rinasce a nazione corsa.