Nicolas Sarkozy et les Roms : Un discours communautariste inacceptable

23 juillet 2010
Après les violences regrettables dans le Loir-et-Cher, Nicolas Sarkozy vient de déraper encore une fois en s’en prenant nommément aux Roms et gens du voyage et en annonçant une réunion sur les « problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ». Dans une tactique à court terme – faire oublier l’affaire Woerth/Bettencourt – Nicolas Sarkozy laisse remonter ses démons communautaristes et s’en prend à une population fragile et déjà discriminée en France comme dans le reste de l’Europe.
Lutter contre la criminalité est une chose. Stigmatiser des communautés en est une autre. Ce qu’on attend de la puissance publique, et tout particulièrement du plus haut représentant de l’État, n’est pas de s’en prendre aux plus faibles, mais au contraire de les aider. Nicolas Sarkozy serait bien inspiré de faire appliquer la loi « Besson » sur les Gens du voyage qui date de 2000 : seulement 40% des places d’accueil prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. C’est l’État qui est responsable des « campements en situation irrégulière » dont Nicolas Sarkozy prévoit l’expulsion totale.

L’amalgame que fait le président entre gens du voyage et Roms doit également être vivement dénoncé. Les gens du voyage, à l’instar du jeune Luigi Duquenet, sont Français dans leur immense majorité. Les Roms quant à eux fuient les discriminations constantes dont ils sont victimes dans leur pays d’origine (Roumanie, Bulgarie et Hongrie notamment) pour tomber parfois sous la coupe de groupes mafieux ici. C’est dans ces pays que la question doit être réglée, pour permettre aux Roms de vivre décemment dans leur pays d’origine et bénéficier de tous leurs droits de citoyens européens. Ces droits impliquent également la liberté de circulation et d’installation dans toute l’Europe.

L’Europe soutient financièrement les nouveaux pays entrants : le problème Rom est donc politique et non économique. À Nicolas Sarkozy de faire pression sur ses homologues d’Europe de l’Est, à six mois de l’accession de la Hongrie à la présidence de l’Union européenne.

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